Ce chapitre met en scène l'Inquisition et montre ses pratiques, comme « l'auto-da-fé », une cérémonie au cours de laquelle ceux que l'Inquisition condamnait comme hérétiques devaient faire acte de foi, avant de mourir par le feu. Dans ce chapitre de Candide, ce sont les raisons avancées par les autorités pour justifier l'autodafé que Voltaire fustige (...)
[...] Voltaire, révolté par le mal qu'il constate sur terre, et dont le tremblement de terre de Lisbonne fut l'un des exemples frappants, parodie cette théorie en utilisant le personnage de Pangloss, qui, contre vents et marées, affirme que tout est bien Son disciple Candide prend conscience dans ce chapitre de la réalité du mal. La prise de conscience L'autodafé est pour Candide l'occasion de remettre en question la philosophie enseignée par Pangloss. Il est blessé après cette cérémonie, tant physiquement que moralement ; l'énumération épouvanté, interdit, éperdu, tout sanglant, tout palpitant nous le montre traumatisé par l'événement, dans sa chair, mais surtout dans son âme. Il se remémore en effet les malheurs déjà rencontrés. Son propre sort lui remet en mémoire son service militaire : il avait été fessé aussi chez les Bulgares. [...]
[...] Cette satire rejoint celle de l'optimisme, approfondie de chapitre en chapitre ; ici, Candide commence à remettre en cause les principes de son maître Pangloss. Mais le chemin sera long encore pour Candide avant de parvenir à une certaine autonomie, et l'auteur aura bien le temps d'exhiber devant le lecteur d'autres malheurs présents dans le monde, afin d'en montrer l'absurdité et la cruauté, amenant ainsi le lecteur à réfléchir sur ses propres comportements et les principes qui régissent la société dans laquelle il vit. [...]
[...] Quelles sont les cibles de la dénonciation dans ce chapitre, et quels procédés l'auteur utilise-t-il ? Nous analyserons tout d'abord la satire de la religion, puis celle de l'optimisme ; enfin nous étudierons le registre dominant du texte, l'ironie. I. La satire de la religion Ce chapitre met en scène l'Inquisition et montre ses pratiques, comme l'auto-da-fé une cérémonie au cours de laquelle ceux que l'Inquisition condamnait comme hérétiques devaient faire acte de foi, avant de mourir par le feu. [...]
[...] Pour cela, il énumère les hérétiques et les motifs de leur condamnation. Le déroulement des opérations se veut logique, rationnel, et efficace, et Voltaire le souligne par la locution adverbiale en conséquence Il relève pourtant de la mauvaise foi et de l'intolérance. Ainsi, le Biscayen a épousé sa commère, c'est-à-dire la marraine de l'enfant dont il est le parrain, ce qui est interdit chez les catholiques ; les deux Portugais ont ôté le lard d'un plat, révélant par là leur religion juive ; Pangloss et Candide ont heurté un familier de l'Inquisition en évoquant la théorie de l'optimisme et le meilleur des mondes possibles ce que le familier a pris pour la négation du péché originel, dogme central du christianisme. [...]
[...] Voltaire utilise aussi l'ironie dans un sens large, une ironie non verbale. C'est pour empêcher la terre de trembler que l'Inquisition a fait un bel auto-da-fé : bien sûr, la terre tremble de nouveau, les faits venant contredire les autorités religieuses et prouver l'absurdité de l'autodafé. Une posture : contre le pathos Le lyrisme constaté dans l'avant-dernier paragraphe du chapitre, se trouve lui aussi désamorcé de l'intérieur, et le texte ne sombre jamais dans le pathos. Le rythme ternaire est en effet trop régulier pour traduire une émotion vraie, et le lecteur se rappelle que Candide n'est qu'un personnage de conte, et qui plus est, de conte philosophique. [...]
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