Commentaire d'oeuvre, Voltaire, récit, littérature, esclavage, extrait, chapitre, philosophie des Lumières, Les Contes, analyse, lecture, société française, civilisation, Candide ou l'Optimisme
Voltaire, de son vrai nom, François Marie Arouet, illustre philosophe des Lumières qui consacra une grande partie de son oeuvre, de son énergie et de sa vie à combattre toutes les formes d'injustices pour faire progresser sa société peu à peu et la rendre plus juste, publie en 1759, Candide, un conte philosophique en prose qui traite de nombreux sujets philosophiques de l'époque des Lumières : la religion et le fanatisme, la liberté politique et la tyrannie, la connaissance et l'obscurantisme, le bonheur et la fatalité, la liberté et l'esclavage.
Il met en scène le personnage éponyme à la recherche du bonheur et de son amour perdu - en la personne de Mlle Cunégonde, mais qui se retrouve aux prises avec le mal présent sous des formes multiples et des malheurs au-delà de ce qu'il est possible de supporter. Ce conte permet à Voltaire de critiquer la vision du philosophe Leibniz et sa théorie de l'optimisme qui soutiennent que dans la vie, le mal est toujours compensé par le bien. Tout se passe pour le mieux « dans le meilleur des mondes possibles ».
Le texte soumis à notre étude est un extrait du chapitre 19 de ce conte philosophique. Candide, ayant quitté l'Eldorado chargé de trésors, se rend au Surinam, ville de Guyane hollandaise, afin de revenir en Europe, mais il y fait une triste rencontre, celle de l'esclave noir du négociant Vanderdendur qui a perdu sa jambe et sa main à cause de son statut d'esclave qui le replongera dans la réalité du mal.
[...] Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : " Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux, tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les Blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère." Hélas je ne sais pas si j'ai fait leur fortune, mais ils n'ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. Les fétiches hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d'Adam, Blancs et Noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains. Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible. [...]
[...] Candide, chapitre 19 - Voltaire (1759) - En quoi le récit de la rencontre entre Candide et l'esclave de Surinam permet-il de construire un réquisitoire contre l'esclavage ? Extrait du chapitre 19, Candide de Voltaire En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n'ayant plus que la moitié de son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. - Eh, mon Dieu lui dit Candide en hollandais, que fais- tu là, mon ami, dans l'état horrible où je te vois ? [...]
[...] / Nous pouvons nous demander en quoi le récit de la rencontre entre Candide et l'esclave de Surinam permet de construire un réquisitoire contre l'esclavage. La structure de l'épisode le rend particulièrement efficace. On note tout d'abord qu'elle se décompose en 4 étapes rapides et clairement identifiables : - D'abord, la découverte de l'homme noir mutilé - Ensuite, l'exposé par l'homme noir des principes de l'esclavage -Puis le réquisitoire contre l'esclavage Et enfin la critique de l'Optimisme par l'auteur. DEVELOPPEMENT Premier mouvement : la rencontre avec un esclave mutilé La description du nègre de Surinam est soigneusement épurée, de façon à ce que tout dans son apparence fasse sens. [...]
[...] » (Optimisme est utilisé sans article ici), ensuite par l'utilisation de l'antithèse entre le « bien » et le « mal » et le nom « rage » dans « C'est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal » afin de souligner le caractère absurde de la philosophie Leibnizienne qui assimile l'optimisme à un délire causé par la maladie. Sa définition de l'optimisme est donc ironique. « Nous pouvons remarquer que Candide est envahi par la compassion. Le sort de l'esclave le fait pleurer, nous retrouvons d'ailleurs dans la même phrase : « versait des larmes » et « en pleurant ». Candide embrasse la cause de cet esclave, comme le montre l'emploi de l'adjectif possessif qui exprime son attachement au nègre de Surinam, « son nègre ». [...]
[...] Il met en scène le personnage éponyme à la recherche du bonheur et de son amour perdu - en la personne de Mlle Cunégonde, mais qui se retrouve aux prises avec le mal présent sous des formes multiples et des malheurs au-delà de ce qu'il est possible de supporter. Ce conte permet à Voltaire de critiquer la vision du philosophe Leibniz et sa théorie de l'optimisme qui soutient que dans la vie, le mal est toujours compensé par le bien. Tout se passe pour le mieux « dans le meilleur des mondes possibles ». [...]
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