Le monde de Thunder ten tronck, où naît Candide, se présente comme un « paradis terrestre » qui servira de référence au cours du récit. Peu à peu, Candide va se libérer de cet univers qu'au début il juge parfait. Il accepte parfaitement l'ordre établi, représenté politiquement par le baron et intellectuellement par Pangloss. Des failles cependant apparaissent dans ce monde : elles rendent possible l'évolution du héros et sont le signe du combat que Voltaire entreprend notamment contre le pouvoir de la noblesse et la philosophie optimiste. (doctrine du philosophe allemand Leibniz suivant laquelle nous vivons dans le plus heureux des mondes possibles, où le mal n'est qu'une apparence car il fait partie d'une « harmonie préétablie » qui justifie tout.) Nous verrons que cet incipit dresse un tableau critique de la société de Thunder ten tronck, fondée sur des illusions et abritant des êtres que Voltaire présente comme de ridicules marionnettes. Nous verrons enfin que cet incipit est un mode d'emploi pour lire l'ensemble du conte philosophique (...)
[...] Pourtant ce monde repose sur une double illusion : L'illusion du pouvoir La structure même du texte remet en question l'ordre nobiliaire : tous les membres de cette petite société sont présentés mais sans respect de l'ordre protocolaire : l. 1-7 : Candide l. 8-12 : le baron l. 13-18 : autres personnages l. 19-22 : Pangloss et sa philosophie Candide, le bâtard est présenté avant le baron, Cunégonde est décrite avant son frère. C'est une façon pour Voltaire d'exprimer son doute sur la légitimité de ce pouvoir nobiliaire, de dire qu'il repose seulement sur des apparences. [...]
[...] Peu à peu, Candide va se libérer de cet univers qu'au début il juge parfait. Il accepte parfaitement l'ordre établi, représenté politiquement par le baron et intellectuellement par Pangloss. Des failles cependant apparaissent dans ce monde : elles rendent possible l'évolution du héros et sont le signe du combat que Voltaire entreprend notamment contre le pouvoir de la noblesse et la philosophie optimiste. (doctrine du philosophe allemand Leibniz suivant laquelle nous vivons dans le plus heureux des mondes possibles, où le mal n'est qu'une apparence car il fait partie d'une harmonie préétablie qui justifie tout.) Nous verrons que cet incipit dresse un tableau critique de la société de Thunder ten tronck, fondée sur des illusions et abritant des êtres que Voltaire présente comme de ridicules marionnettes. [...]
[...] Par l'ironie, Voltaire fait du lecteur un complice qui éprouve face aux événements un sentiment de supériorité. Conclusion Nous pouvons conclure sur la richesse et l'efficacité de cet incipit qui, de façon traditionnelle, présente l'univers et l'entourage du héros éponyme, et qui installe également les éléments essentiels du projet de Voltaire : utilisation de l'ironie dans le cadre d'un conte philosophique dont la dimension critique est d'emblée affichée. Résumé I. Une illusion d'un monde parfait Illusion du pouvoir structure du texte (ordre de présentation des personnages) champ lexical de la noblesse soixante et onze quartiers l.6 car son château avait une porte et des fenêtres l.8-9 s'attirait par la une très grande considération l.13 ils l'appelaient tous monseigneur, et ils riaient quand il faisait des contes l.11-12 Illusion philosophique Pangloss (tout en discours) méta-physico-théologo-cosmolonigologie l.19 le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles. [...]
[...] D'autre part Voltaire présente la noblesse du baron et de la baronne comme un simple titre qui n'est fondé sur aucune valeur réelle. Pour cela il explique leur pouvoir par des raisons absurdes : le baron est puissant car son château avait une porte et des fenêtres et la baronne s'attir[e] [ . ] une très grande considération non pas pour sa noblesse ou son mérite mais à cause de son poids ! Voltaire veut nous dire que la noblesse du baron n'existe que dans son esprit, illusion qui est entrevue par les flatteries de ses valets qui l'appelaient tous Monseigneur et riaient quand il faisait des contes façon de dire que le baron dit n'importe quoi mais que les valets sont assez hypocrites pour en rire et lui faire croire qu'il a de l'esprit. [...]
[...] L'illusion de la philosophie optimiste La critique de la philosophie de Pangloss rejoint celle de la noblesse. L'introduction de nigo dans métaphysico-théologo- cosmolonigologie et la longueur interminable du mot ôtent toute valeur à cette science. L'origine du nom Pangloss (grec pan=tout+glossa=langue donne tout en discours va dans le même sens : en effet le personnage parle toujours et cherche à tout justifier par le discours. Cette philosophie optimiste a pour principe que nous vivons dans le meilleur des mondes possibles et ainsi Pangloss est amené à énoncer de faux rapports logiques, ses démonstrations reposent toujours sur de faux rapports de cause à effet. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture