Ce texte est l'incipit de Candide de Voltaire : le titre de l'ouvrage se présente ainsi : Candide ou l'optimisme, conte philosophique ou roman. Candide est le prénom éponyme du héros. L'optimisme est une doctrine philosophique selon laquelle le monde est le meilleur et le plus heureux possible. La spécification du genre littéraire auquel appartient ce récit semble hésiter entre le conte et le roman (...)
[...] Une leçon de physique expérimentale bien comprise. Celui-ci se présente de manière tout à fait inattendue pour le lecteur. Là encore, nous sommes dans l'esthétique du conte, puisque la rupture dans le récit se fait par l'indice temporel Un jour accompagné d'un passage des verbes de l'imparfait au passé simple Cunégonde vit, observa, s'en retourna, etc. Le conte par ailleurs prend l'allure du récit libertin, un peu grivois, mais où les réalités décrites le sont de manière indirecte, à grand renfort d'euphémismes et de périphrases. [...]
[...] A première vue, ce chapitre met en scène l'univers d'un conte traditionnel. Les éléments traditionnels du conte : - le récit commence par la formule consacrée Il y avait en Westphalie ce qui crée chez le lecteur un type d'attente propre au conte, un genre codé que chacun connaît bien depuis son enfance. - Voltaire utilise pour qualifier les personnages beaucoup de superlatifs ou de comparatifs de supériorité ; Candide a les mœurs les plus douces l'esprit le plus simple le baron est un des plus puissants seigneurs de la Westphalie qui possède le plus beau des châteaux son épouse est la meilleure des baronnes possibles Ce procédé contribue à créer un monde merveilleux mais manichéen où l'on s'attend à voir s'affronter, comme dans les contes, les très bons et les très méchants. [...]
[...] Une fois bien comprise dans ce premier chapitre quelle est la position intellectuelle de Voltaire face à l'optimisme, on voit clairement dans quelle direction va s'orienter la réfutation : il s'agit de prouver de manière incontestable l'universelle présence du mal dans le monde. Reste à donner à la démonstration le caractère concret d'une représentation romanesque des malheurs qui accablent l'humanité ici-bas. La fonction informative de l'incipit et l'irruption de l'élément perturbateur qui déclenche la dynamique du récit. Les personnages en présence dans un monde immobile. [...]
[...] Des corniauds au vicaire de la paroisse, tous se prêtent volontiers à aider le baron à tenir tant bien que mal son rang. Les palefreniers et le vicaire lui servent pompeusement du Monseigneur et affectent de trouver drôles ses plaisanteries : et ils riaient quand il faisait des contes». Ainsi le récit qu'on croyait ouvrir sur l'univers merveilleux du conte nous dévoile un monde factice, un univers en toc : tout y sonne faux. Quel but poursuit ainsi Voltaire? La satire de la noblesse française. [...]
[...] L'ironie au service de la satire, celle de l'aristocratie française, puis celle de la philosophie optimiste, la parodie du conte, puis celle des romans licencieux, montrent toutes les facettes du registre comique qui caractérise les contes philosophiques de Voltaire. On voit dès le début du roman s'affirmer la dimension polémique de l'œuvre : Voltaire s'en prend à une certaine philosophie, plus précisément aux spéculations métaphysiques qui présentent à ses yeux le défaut de nous entraîner dans un domaine de réflexion trop abstrait et trop éloigné de notre entendement. Il préfère une philosophie fondée sur l'expérience de la vie, philosophie qui débouchera sur une sagesse, celle du dernier chapitre : Il faut cultiver notre jardin. [...]
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