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Le roman se situe à Oran dans les années 40 en pleine épidémie de peste. Quelle vision du héros Albert Camus nous propose-t-il dans ce passage ? Nous verrons dans une première partie celle qui est généralement avancée par les hommes puis celle défendue par Rieux et Camus.
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Rieux commence sa démonstration en attribuant aux hommes le besoin absolu (l 3) de trouver un héros. La double condition amenée par la conjonction de subordination "si" (l 1et 2) révèle qu'il ne partage pas ce besoin du "monde extérieur" (l 17). La foule a des emballements "appels" (l 16) "encouragements" (l 17). Pour obtenir le héros qu'elle réclame, elle met en place pléthore de moyens : les "journaux" et "la radio" (l16) repris plus loin par le complément de lieu "sur les ondes ou dans la presse" (l 19/20), par "air et par route" (l19). Cette médiatisation est constante comme le soulignent les compléments de temps "en même temps" (l 18), "tous les soirs" (l 19) et "chaque fois" (l 21) (...)
[...] II Définition du héros pour Rieux Modéré Les héros sont généralement pour les hommes des exemples et des modèles des hommes qui réussissent. Mais le narrateur propose un modèle opposé en utilisant des termes dépréciatifs que l'on associe plutôt à un anti-héros : le héros ici est insignifiant effacé avec qu'un peu de bonté et un idéal apparemment ridicule 5/6). Rieux ajoute que la place accordée à l'héroïsme ne doit pas être la première mais la seconde. La première place c'est l'exigence généreuse du bonheur 9/10). [...]
[...] La foule a des emballements appels 16) encouragements 17). Pour obtenir le héros qu'elle réclame, elle met en place pléthore de moyens: les journaux et la radio (l16) repris plus loin par le complément de lieu sur les ondes ou dans la presse 19/20), par air et par route (l19). Cette médiatisation est constante comme le soulignent les compléments de temps en même temps tous les soirs 19) et chaque fois 21). Un langage conventionnel Le registre utilisé par les journalistes est épique spectacle 14) ton d'épopée ou de discours de prix (l21/22). [...]
[...] Un héros de l'ombre Pour lui les excès de sentiments, cette médiatisation sont artificiels, frelatés, conventionnels car les hommes ne savent pas se rattacher à leurs semblables autrement qu 'en passant par des cérémonies, des rituels, un langage journalistique à l'opposé de celui de Grand qui, rappelons-le, a du mal à s'exprimer clairement. Grand est loin de cette grandiloquence. Le monde ne peut pas le reconnaître mais Albert Camus et Rieux le reconnaissent en tant que héros véritable 23 à dans ses petits efforts quotidiens 27). [...]
[...] La Peste , Albert Camus Texte 4 Passage étudié: depuis Oui, s'il est vrai que les hommes tiennent à se proposer des exemples de modèles qu'ils appellent héros jusqu'à Grand au milieu de la peste. Introduction: Albert Camus né en Algérie en 1913 et mort en 1960 est un romancier, philosophe et dramaturge. Il reçoit le prix Nobel en 1957. La peste écrite en 1947 dénonce la guerre et le fascisme. C'est une œuvre universelle car elle aborde la condition humaine face à laquelle Camus propose une morale. [...]
[...] Conclusion: Albert Camus nous livre ici deux visions opposées de la notion de héros : la première, généralement admise par le grand public, est celle d'un personnage, hors du commun dont les médias vantent les exploits avec une tonalité épique. A l'inverse, le héros de Rieux est nuancé et évolue sans attendre la moindre reconnaissance. La phrase juste que cherche Grand fait écho à la recherche du narrateur comme de l'auteur de ce qui doit être juste, droit, et moral. La peste est un roman dans lequel se développent deux réflexions étroitement liées : une sur la condition humaine et l'autre sur l'acte d'écrire et les mots employés. [...]
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