Quel que soit le couple présenté dans cet extrait, il est révélateur de la corruption morale de l'humanité.
a- Salamano et son chien
Le couple a déjà été présenté dans le chapitre II, avec une relation homme-animal assez caricaturale. L'épisode de ce passage ne fait qu'accentuer le malaise, soulignant le sadisme du maître qui, inconsciemment, cherche du plaisir dans la domination et le contrôle de son chien. Cela se dissimule sous les coups et les insultes : "Un peu après, le vieux Salamano a grondé son chien, nous avons entendu un bruit de semelles et de griffes sur les marches en bois de l'escalier et puis : "Salaud, charogne" ils sont sortis dans la rue" (lignes 24 à 26).
b- Raymond et sa maîtresse
On retrouve sensiblement la même relation que celle de Salamano. Là aussi, l'épisode a été préparé dans le chapitre précédent car c'est la lettre écrite par Meursault qui a amené la femme chez Raymond. La souffrance de la victime est perceptible à travers ses hurlements ("Quelques bruits sourds et la femme a hurlé, mais de si terrible façon qu'immédiatement le palier s'est empli de monde. Marie et moi nous sommes sortis aussi. La femme criait toujours et Raymond frappait toujours", lignes 34 à 37).
Comme avec le chien de Salamano qui ne suscite que l'indifférence de l'assistance, des sourires d'abord ("J'ai raconté à Marie l'histoire du vieux et elle a ri", lignes 26-27) et même des relations sexuelles ("Quand elle a ri, j'ai eu encore envie d'elle", ligne 28), mais à un degré plus important, la culpabilité de Meursault se manifeste lorsque, égoïste, il n'intervient pas au moment critique, alors qu'il est sensibilisé par Marie ("Elle m'a demandé d'aller chercher un agent, mais je lui ai dit que je n'aimais pas les agents", ligne 38) (...)
[...] Salamano et son chien Le couple a déjà été présenté dans le chapitre II, avec une relation homme- animal assez caricaturale. L'épisode de ce passage ne fait qu'accentuer le malaise, soulignant le sadisme du maître qui, inconsciemment, cherche du plaisir dans la domination et le contrôle de son chien. Cela se dissimule sous les coups et les insultes : Un peu après, le vieux Salamano a grondé son chien, nous avons entendu un bruit de semelles et de griffes sur les marches en bois de l'escalier et puis : Salaud, charogne ils sont sortis dans la rue (lignes 24 à 26). [...]
[...] Je vais t'apprendre à me manquer. Quelques bruits 35 sourds et la femme a hurlé, mais de si terrible façon qu'immédiatement le palier s'est empli de monde. Marie et moi nous sommes sortis aussi. La femme criait toujours et Raymond frappait toujours. Marie m'a dit que c'était terrible et je n'ai rien répondu. Elle m'a demandé d'aller chercher un agent, mais je lui ai dit que je n'aimais pas les agents. Pourtant, il en est arrivé un avec le locataire du deuxième qui est plombier. [...]
[...] Un égoïsme dérangeant Alors que Marie plaide l'altruisme, Meursault manifeste son égoïsme en donnant des explications même lorsque c'est inutile, ne manifestant que son besoin de désir (J'ai eu très envie d'elle, ligne 4 ; j'ai eu encore envie d'elle, ligne 28 ; je l'ai embrassée, ligne 31) et son appétit (Marie et moi avons fini de préparer le déjeuner. Mais elle n'avait pas faim, j'ai presque tout mangé. Elle est partie à 1 heure et j'ai dormi un peu, lignes 58 à 60). Conclusion Cet extrait est extrêmement cohérent, poursuivant le portrait de Meursault. [...]
[...] L'agent lui a dit de fermer ça, que la fille devait partir et lui rester dans sa chambre en attendant d'être convoqué au 55 commissariat. Il a ajouté que Raymond devait avoir honte d'être soûl au point de trembler comme il le faisait. À ce moment, Raymond lui a expliqué : Je ne suis pas soûl, monsieur l'agent. Seulement, je suis là, devant vous, et je tremble, c'est forcé. Il a fermé sa porte et tout le monde est parti. Marie et moi avons fini de préparer le déjeuner. Mais elle n'avait pas faim, j'ai presque tout mangé. [...]
[...] [ ] Albert Camus, L'Étranger, Première partie, chapitre IV (extrait). ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Albert Camus (1913-1960) est un écrivain majeur de la première moitié du XXème siècle. Prix Nobel de littérature en 1957, son premier roman, L'Étranger, est publié en 1942. Avec l'essai philosophique Le Mythe de Sisyphe et les deux pièces de théâtre Caligula et Le Malentendu, il prend place dans la trilogie du cycle de l'Absurde qui décrit les fondements de la philosophie camusienne. Roman étrange et polémique, il met en scène un personnage-narrateur, Meursault, vivant en Algérie française et qui, dans une narration proche de celle d'un diariste (l'analyse en plus), fait le récit de sa vie : employé de bureau sans histoire, les circonstances vont l'amener à commettre un meurtre et il va alors assister indifférent à son procès et à sa condamnation à mort. [...]
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