Les atrocités de la seconde guerre mondiale, ont suscité chez les écrivains un sentiment de doute et de malaise des valeurs humaines. Ce sentiment s'est traduit par l'absurde chez Albert Camus, écrivain majeur de la première moitié du XXème siècle.
Au sein d'un triptyque qui rassemble Le mythe de Sisyphe (essai), Caligula (Théâtre) et L'Etranger dont est extrait le texte que nous allons étudier, Camus énonce le sentiment absurde comme un écart qui sépare l'homme du monde (...)
[...] De même prêtre à tout revivre je m'ouvrais pour la première fois La mort de Meursault apparaît comme un nouveau départ. Loin de toutes références religieuses car Camus était un existentialiste athée, cette remarque au sein du texte laisse tout de même présager d'un espoir dans l'au-delà. La sérénité du narrateur : Nous pouvons constater que ce texte ne relève pas du pathétisme mais d'un effort réaliste où tout sentiment personnel sont mis de côté. On retrouve le champ lexical de la sérénité : j'ai retrouvé le calme ligne dormi ligne indifférent ligne 8. [...]
[...] Roman publié clandestinement en 1942, L'Etranger, met en scène un narrateur, Meursault qui fait le récit de sa vie. Cet extrait est la fin du roman où dans sa cellule, Meursault pense à son exécution à la suite du meurtre d'un arabe sur la plage. L'aumônier lui rend visite malgré son refus de le rencontrer. Meursault est furieux contre lui, réagit violemment et l'insulte. Après son départ, il arrive à retrouver son calme, réalise qu'il est heureux et espère, pour se sentir moins seul, que son exécution se déroulera devant une foule nombreuse et hostile. [...]
[...] Meursault se réfugie alors dans le sommeil, lâchant prise à nouveau sur la vie. Nous retrouvons dans ce passage le champ lexical de l'achèvement, de la fin : la fin d'une vie ligne des vies s'éteignaient ligne 11, tout soit consommé ligne 17. Si la fin de sa vie est proche, son exécution doit pouvoir permettre de donner un sens à l'absurdité de sa vie. La référence au décès de la mère que l'on avait au tout début de l'ouvrage aujourd'hui maman est morte permet de fermer le cercle dans lequel se retrouve la narrateur. [...]
[...] C'est en effet la première fois dans le roman où de tels sentiments peuvent avoir lieu. Nous sommes aussi en face d'une certaine poétisation du langage où des bruits de campagne montaient jusqu'à moi ligne je me suis réveillé avec des étoiles sur le visage ligne des odeurs de nuit, de terre et de sel laissent présager que le narrateur trouve le repos et même un certain bien-être malgré les circonstances terribles dans lesquelles il se retrouve. Si le narrateur traverse le roman sans grande ampleur, ni personnalité, il retrouve à la fin de ce dernier une force et une paix intérieure. [...]
[...] Cette communion extérieure avec la nature apporte tout le repos nécessaire de l'anti-héros qui va mourir. Le personnage narrateur fait ici le bilan de sa vie juste avent la mort attendue. C'est un achèvement dans le récit qui met en valeur de façon très poétique, le calme retrouvé de Meursault. On se sent désormais proche de lui, attendri par ses paroles et ses images. Ce passage ressemble beaucoup à L'Adversaire d'Emmanuel Carrère où J.C Roman est étranger au monde dans lequel nous vivons. [...]
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