Les cahiers de Douai, Vénus Anadyomène, Rimbaud, poésie, parodie, culture, normes sociales
Le poème «Vénus Anadyomène» est un sonnet extrait du recueil Les Cahiers de Douai publié en 1870 par Arthur Rimbaud. Rimbaud détourne la Vénus en y décrivant une femme peu attrayante et faisant ressortir ses défauts physiques les plus repoussants.
[...] C'est le goût qu'a Rimbaud de choquer l'ordre moral de son temps. En effet, Rimbaud a une allergie profonde pour les convenances sociales. On peut attribuer à ce texte une autre interprétation plus sérieuse qui serait dans la mouvance de ce qu'aurait pu faire Baudelaire, c'est à dire qu'il s'agit peut-être pour Rimbaud une manière de libérer la poésie d'un certain nombre de règles et d'interdits qui pèse sur elle. On peut donc lire ce texte comme une revendication de libertés. [...]
[...] C'est le premier vers de ce tercet qui nous donne la réponse. Vers n°12 : «Les reins portent deux mots gravés : Clara Vénus»: ce vers nous fait comprendre qu'elle possède un tatouage et qu'elle s'appelle Vénus. On fait le lien avec le titre mais puisqu'on a l'adjectif «gravés», on comprend donc qu'il ne s'agit pas de la Vénus de la mythologie mais d'une version parodique. C'est une prostituée qui a logiquement pris le nom de la déesse de l'amour. [...]
[...] La personne est ici déshumanisée car elle est réduite à la forme étrange de la matière qui la constitue. Ce sont des détails qui font perdre de vue l'ensemble. Strophe n°3 : Vers n°9 : Nous avons encore, dans ce vers une déshumanisation car «l'échine» est un terme utilisé pour désigner le dos des animaux. La rougeur peut faire penser à la maladie. Avec l'expression : «et le tout sent un goût horrible étrangement» Rimbaud s'amuse comme il le fait depuis le début. [...]
[...] Il est inconcevable de penser qu'une déesse a besoin de produit de beauté. Vers n°3 : On commence à comprendre la logique du texte au vers 3. Lors des deux premiers vers on ne voit pas le rapport entre la femme et Vénus jusqu'au verbe «émerger», qui signifie «sortir de l'eau». L'adjectif «vieille» explique le mot «cercueil» du premier vers et introduit un des thèmes principaux du texte qui est celui de la vieillesse qui ne correspond pas du tout au mythe puisque les dieux ne vieillissent pas. [...]
[...] D'autant plus que les omoplates saillent, elles ressortent, ce qui peut être un signe de maigreur, donc en opposition avec l'adjectif «gras» du vers précédent. On commence peut être à avoir affaire à un corps difforme. Surtout qu'en général, les omoplates ne sont pas un critère de beauté. Donc on a l'impression que certaines parties de son corps deviennent comme autonome dans la description. Vers n°6 : «Le dos cour qui rentre et qui ressort» : on peut penser que c'est la description d'une cambrure mais sur un dos court. Donc la cambrure doit être brutale. [...]
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