Les Cahiers de Douai, Vénus anadyomène - Arthur Rimbaud (1870) - Comment ce portrait d'une femme émergeant d'une baignoire exprime-t-elle la révolte du jeune poète à la recherche de sa propre éthique ?

Thèmes abordés

Les Cahiers de Douai, Rimbaud, révolte, analyse linéaire, bac de Français, poésie, déesse Vénus, Vénus anadyomène, Baudelaire, symbolisme, déesse romaine

Résumé du document

La poésie d'Arthur Rimbaud, par ses thèmes et ses choix formels, peut être rattachée au mouvement symboliste. Les cahiers de Douai sont un recueil de 22 poèmes écrits par Rimbaud qui est alors âgé de 17 ans. Rimbaud est en quête de liberté qui s'exprime par de nombreuses fugues et par la volonté de révolutionner le langage poétique. Le titre du poème, "Vénus anadyomène", fait référence à un thème largement exploité dans l'histoire des arts, celui de la naissance de Vénus dans les eaux ; Vénus est la déesse romaine de la beauté. On peut penser au célèbre tableau de Botticelli, "La naissance de Vénus", où la déesse est représentée nue, blonde et belle dans un coquillage, dans la mer, au moment de sa naissance. Rimbaud, dans ce poème, fabrique un contre-blason : il va appuyer non sur les beautés de Vénus, mais sur ses disgrâces. Son poème est un sonnet qui veut déjouer les codes de la forme, à la fois par les enjambements multiples et par la structure des rimes qui est non conventionnelle.

Extraits

[...] Dans le premier tercet de l'échine à à la loupe , il montre comment cette vision perturbe les sens, et dans le dernier de les reins portent à la fin, il dégrade le motif de Vénus par un humour burlesque Problématique : comment ce portrait d'une femme émergeant d'une baignoire exprime-t-elle la révolte du jeune poète à la recherche de sa propre éthique ? Premier quatrain La baignoire dont émerge Vénus est comparée à un cercueil : cela introduit l'idée de la mort au moment même d'une naissance. [...]

[...] Les Cahiers de Douai, Vénus anadyomène - Arthur Rimbaud (1870) - Comment ce portrait d'une femme émergeant d'une baignoire exprime-t-elle la révolte du jeune poète à la recherche de sa propre éthique ? Bac de Français Cahier de Douai Introduction La poésie d'Arthur Rimbaud, par ses thèmes et ses choix formels peut être rattachée au mouvement symboliste. Les cahiers de Douai sont un recueil de 22 poèmes écrit par Rimbaud qui est alors âgé de 17 ans. Rimbaud est en quête de liberté qui s'exprime par de nombreuses fugues et par la volonté de révolutionner le langage poétique. [...]

[...] Conclusion Rimbaud, dans ce poème, fait une caricature burlesque du mythe initial. Cela montre qu'il essaie de s'émanciper des conventions et de défendre une nouvelle conception de la beauté, non plus fondée sur l'harmonie, mais au contraire sur le difforme, le disgracieux. Il joue avec les codes du sonnet, par le biais d'un lexique inattendu. Il s'inspire beaucoup de Charles Baudelaire. Clément Marot, un poète de la Renaissance, lui aussi écrivait des blasons et des contre-blasons, comme celui du Laid tétin , décrivant un sein laid. [...]

[...] De plus, le regard traditionnellement pensif et doux de la déesse est remplacé par un air bête . Elle manque de grâce. Deuxième quatrain Le second quatrain s'ouvre sur un adverbe de temps Puis qui permet d'offrir un lien chronologique entre les différents moments du dévoilement des différentes parties du corps décrites, qui sortent de la baignoire. Ce deuxième quatrain s'attache à la description de Vénus de la tête au cou pour en montrer la laideur. C'est souligné par le col gras et gris , une allitération qui met en valeur un couple d'adjectifs péjoratifs, gris évoquant la mort plutôt que la bonne santé. [...]

[...] Ici, on est dans un contre-blason, puisque c'est le dégoût qui est suscité plutôt que le désir. Premier tercet Le tercet s'ouvre sur l'échine, terme péjoratif qui animalise Vénus. Différents sens sont mentionnés : la vue, avec rouge , l'odorat avec le verbe sent , et le goût. Il dit le tout sent un goût , ce qui montre un brouillage entre les sens de l'odorat et du goût. Ce brouillage est dû à l'horreur des perceptions du poète. L'assonance en ou du mot loupe rappelle le mot goût pour montrer qu'il est désagréable. [...]