Cahier de Douai, Le Forgeron, Rimbaud, ekphrasis, Histoire de la Révolution française, bonnet phrygien, Les cahiers de Douai
Cherchant sa voie, Rimbaud, dans le Cahier de Douai, marche dans les pas des grands poètes de son temps, Banville, bien sûr, avec Ophélie, mais aussi Hugo, par exemple dans Première soirée, poème d'inspiration légère. On le voit également avec une pièce d'inspiration grave, Le Forgeron. Il s'agit d'une ekphrasis. Le point de départ est une gravure de l'Histoire de la Révolution française (1834) d'Adolphe Thiers représentant l'épisode du boucher Legendre et de Louis XVI contraint de se coiffer du bonnet phrygien. Mais Rimbaud accorde moins d'importance à la description, cantonnée dans les 13 premiers vers et les 8 derniers (donc seulement 21 alexandrins, à rimes plates, sur 178) qu'à la parole, forcément inventée, marquée par le style hugolien.
[...] 18) ; la conscription (v. 45) ; le droit de cuissage et le viol des filles du peuple (v. 51). B ~ LE PARLER PEUPLE Le Forgeron est un orateur populaire qui, insolent, n'hésite pas à tutoyer le roi, dégradé une fois en « Monsieur » (v. comme l'avait fait le boucher Legendre et, une autre fois, en « bourgeois » (v. 99) : « tu sais bien » (v. 14) ; « je te dis » (v. 27) ; « toi tu serais roi » (v. [...]
[...] Le Forgeron donne la vision de l'Histoire selon Rimbaud. C'est une révolte toujours recommencée, le peuple se retrouvant à nouveau opprimé, même après des changements politiques d'importance. Le Forgeron utilise une expression toute faite. Au lecteur de changer la minuscule et de comprendre qu'il s'agit de l'Histoire. Après la Révolution des années 1789-1793, il y a eu les journées de 1830 et de 1848, mais rien ne change pour les paysans et les ouvriers. Il faut toujours se battre, être « féroc[e]» (v. [...]
[...] Comme le Forgeron, Jean Valjean est un colosse. C ~ L'IDÉAL HUGOLIEN La fin des Châtiments est marquée par l'expression d'un idéal caractérisé par un désir d'élévation et le refus de ramper. La prédiction du poète-mage est celle des « temps heureux [qui] luiront » : « Les tyrans s'éteindront comme des météores. Et comme s'il naissait de la nuit deux aurores Dans le même ciel bleu, Nous verrons sortir de ce gouffre où nous sommes, Mêlant vos deux rayons, fraternité des hommes, Paternité de Dieu. [...]
[...] Louis XVI est bien « ce gros-là » (v. 4). Par contraste, le Forgeron est musclé et il a « le front vaste » (v. 2). En écrivant « les reins sur notre tête » (v. Rimbaud procède comme dans la fameuse gravure où l'on voit le Tiers- État, allégorisé en vieillard, qui porte sur son dos les deux autres ordres. Les députés qui jouent à la raquette avec les requêtes sont, eux aussi des personnages de caricatures (v. 88). [...]
[...] Cahier de Douai, Le Forgeron - Rimbaud (1870) - La révolution Commentaire Cherchant sa voie, Rimbaud, dans le Cahier de Douai, marche dans les pas des grands poètes de son temps, Banville, bien sûr, avec Ophélie, mais aussi Hugo, par exemple dans Première soirée, poème d'inspiration légère. On le voit également avec une pièce d'inspiration grave, Le Forgeron. Il s'agit d'une ekphrasis. Le point de départ est une gravure de l'Histoire de la Révolution française (1834) d'Adolphe Thiers représentant l'épisode du boucher Legendre et de Louis XVI contraint de se coiffer du bonnet phrygien. [...]
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