Essais, Montaigne, Chapitre 27« C'est folie de rapporter le vrai et le faux à notre suffisance », littérature, scepticisme, sceptique
Situation : Le chapitre XXVII des Essais se trouve au milieu du premier livre, sorte de transition entre « de l'institution des enfants » et le chapitre 28 « de l'Amitié ». Ce chapitre de transition est aussi un prolongement du chapitre XXV (« du pédantisme ») et du chapitre XXVI (« de l'institution des enfants »), en ce qu'il opère une critique des pédants et, surtout, vis-à-vis de lui-même.
Caractérisation : « C'est folie de rapporter le vrai et le faux à notre suffisance » met en place une vision sceptique du monde, mais nuancée. Le titre énonce l'argument principal qui sera développé au cours de ce chapitre : le scepticisme ne consiste pas à se défier des choses qui nous semblent invraisemblables, mais bien de suspendre son jugement face à une chose dont on ne peut jamais être sûr qu'elle soit vraie ou fausse.
[...] « C'est folie de rapporter le vrai et le faux à notre suffisance », Essais XXVII, Montaigne p.359-360, de « Ce n'est pas à l'aventure » à « capacité et suffisance » Introduction Situation : Le chapitre XXVII des Essais se trouve au milieu du premier livre, sorte de transition entre « de l'institution des enfants » et le chapitre 28 « de l'Amitié ». Ce chapitre de transition est aussi un prolongement du chapitre XXV (« du pédantisme ») et du chapitre XXVI (« de l‘institution des enfants »), en ce qu'il opère une critique des pédants et, surtout, vis-à-vis de lui-même. [...]
[...] « je trouve » = présent de vérité général opposé à l'imparfait « que j'étais ». Le passé composé marque qu'il y a eu un changement depuis cette illusion dont la durée était marquée par l'imparfait. Il y a une accentuation du retour sur soi, de la réflecivité qui a permis de se désancré d'une opinion passée : « Et à présent je trouve que j'étais pour le moins autant à plaindre moi-même ». - L'expérience des sens n'a rien donné de plus (ni fantôme, ni sortilège, ni sorcières), ce sont bien des choses qui semblent ne pas exister : « Non que l'expérience m'ait rien fait voir, au-dessus de mes premières créances, et si n'a pas tenu à ma curiosité, et si n'a pas tenu à ma curiosité ». [...]
[...] Cette « empreinte » est le fait d'une âme non encore formée, qui n'est pas ferme et informée. C'est l'âme-pâte malléable. - le rajout de l'édition ultérieure introduit une nouvelle comparaison avec un vers tiré de Cicéron, qui signifie que l'apparaître persuade un esprit mal formé,qui se laisse prendre aux illusions de ses sens ; l'esprit prend pour évidence la première impression qui l'alourdit d'une croyance fausse. Montaigne file l'image issue de la comparaison, quand il explique la citation qu'il vient d'introduire. [...]
[...] Le rythme qu'il utilise pour montrer à quel point ces deux entités sont imposantes, en 2x(7+7) : « les bornes et limites /de la volonté de Dieu,/ et de la puissance /de notre mère nature », dans une longue période. Donc on a une opposition entre la « raison » humaine et les puissances divines et de la nature, l'argument se fonde sur leur incommensurabilité. Il joue de l'emphase dans son argument en affirmant « qu'il n'y a point de plus notable folie », avec le superlatif, la force du mot folie, alors qu'il s'agit d'une situation très courante, celle du pédantisme, à laquelle il a été confronté aussi. [...]
[...] C'est un apprentissage qu'il réfute ; il se place dans une position singulière par rapport au chapitre précédent : ce qu'il a appris, il le renie, cela étant accentué par le topos de la mémoire défaillante chez Montaigne : « Car il me semble avoir appris autrefois ». L'image de l'âme-matière à informer (donner forme et isntruire) - l'âme est présentée comme une matière à laquelle il faut donner une forme, métaphoriquement une instruction, sans quoi toute croyance s'y imprime. [...]
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