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- L'étymologie du mot passion vient du latin "passio" qui signifie : "action de supporter, souffrance, maladie, indisposition", la passion fait souffrir l'homme et le bonheur auquel il croit parvenir est purement illusoire. Les passions "tyrannisent" l'homme (l.20).
- A cause de leur ambition, les personnages évoluent mal. Ce changement est souligné par la transformation de mots laudatifs en termes négatifs : le premier personnage, Chrysippe, est au début du passage "nouveau" (1), et "noble" (1) puis "use le reste de ses jours à travailler" (10) ; le troisième,
Tryphon, est au départ magnifié par l'énumération valorisante "sobre, chaste, libéral, humble et même dévot" (22), mais c'est pure illusion. Le verbe "croire" d'abord conjugué au passé composé à la ligne 22 est ensuite conjugué au conditionnel et surtout associé à une proposition subordonnée circonstancielle de condition à la voix négative (l. 23). Le lecteur doit déduire que comme Tryphon a "fait sa fortune" (l. 23) et que La Bruyère affirme ne plus pouvoir lui accorder toutes ces qualités, l'ambition rend hypocrite. Mais dans le dernier portrait, les synecdoques "visage flétri, et des jambes déjà faibles" (25) et le champ lexical de la déchéance "bile" (24), "mort" (25), "flétri" et "faibles" (25) décrivent les ambitieux très largement diminués. Cette évolution négative est reprise par l'opposition entre "vertus" (31) et "vices" (22).
- Même à l'article de la mort, l'ambitieux ne pense qu'à ses possessions comme le met en relief la répétition de l'adjectif possessif à la première personne "ma" (5) et "mon" (26) qui marquent l'appartenance exclusive (...)
[...] - A cause de leur ambition, les personnages évoluent mal. Ce changement est souligné par la transformation de mots laudatifs en termes négatifs : le premier personnage, Chrysippe, est au début du passage nouveau et noble puis use le reste de ses jours à travailler ; le troisième, Tryphon, est au départ magnifié par l'énumération valorisante sobre, chaste, libéral, humble et même dévot" mais c'est pure illusion. Le verbe croire d'abord conjugué au passé composé à la ligne 22 est ensuite conjugué au conditionnel et surtout associé à une proposition subordonnée circonstancielle de condition à la voix négative (l. [...]
[...] Conclusion : En conclusion, cet extrait est représentatif de la démarche moraliste de La Bruyère en ce qu'il évoque les vices des ambitieux, et plus précisément leur soif démesurée pour l'argent et leur mégalomanie. Il défend l'idée que la passion rend malheureux tout en nous impliquant dans une démonstration dont la portée reste intemporelle. A la même époque mais dans le genre théâtral, Molière nous a également livré des profils afin de représenter des types, des caractères tels que l'avare dans l'œuvre éponyme ou le menteur dans Dom Juan (1665). [...]
[...] L a Bruyère extrait des Caractères chapitre Des biens de fortune Passage : portraits et 51 Introduction : Jean de La Bruyère (1645-1696), auteur classique, savant et philosophe, est avant tout un observateur de ses semblables. Dans Les Caractères (1688), recueil satirique de portraits et de maximes, il pénètre l'âme humaine en critiquant la société contemporaine au niveau politique et comportemental. Dans le chapitre des biens de fortune dont est extrait ce passage, il examine si la richesse fait le bonheur des hommes. [...]
[...] Il les dote en avancement d'hoirie (l.8) c'est-à-dire d'héritage et pourrait estimer qu'il les a mis à l'abri mais on apprend ensuite qu' il y a d'autres biens à espérer après sa mort (l.8) Donc loin de s'en tenir à son ambition initiale, il n'a pensé qu'à s'enrichir (l. 10). Même s'il est altruiste, Chrysippe représente l'appât obsessionnel et insatiable du gain. La mégalomanie : - Ergaste a un égo démesuré, le rythme ternaire de roseaux joncs et ortie nous le présente comme une espèce d'alchimiste qui veut plier la Nature à sa soif d'or. Il est mégalomane, il se prend pour Dieu en se montrant prêt à mettre en parti l'harmonie qui pour être un ensemble de sons agréables à l'oreille est non imposable. [...]
[...] L'implication de l'auteur et du lecteur - En utilisant le pronom personnel je aux lignes 4 et 22, l'auteur se présente comme un témoin de la métamorphose de Chrysippe et Tryphon. Il s'implique explicitement. - Il cherche également à nous impliquer dans son propos par des parataxes c'est-à-dire des phrases juxtaposées donc sans aucun mot de liaison ( 24). Le rapport des idées entre les deux propositions juxtaposées n'est pas évident, c'est au lecteur de trouver l'enchaînement logique de la pensée. La bruyère nous pousse donc à une réflexion conjointe. [...]
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