Britannicus, Racine, scène d'exposition, tragédie, personnages, Agrippine, Néron, Albine, Junie, amour, portrait moral
La scène d'exposition de Britannicus, tragédie écrite par Racine, utilise des procédés variés et a diverses fonctions.
Tout d'abord, le rapport entre Albine et Agrippine, les deux personnages présents sur scène, est instauré d'emblée. En effet, Agrippine tutoie Albine alors que celle-ci la vouvoie et l'appelle « Madame » (vers 5, 19...). Albine apparaît donc comme une personne au service d'Agrippine mais aussi comme une confidente, Agrippine lui confiant ses soucis.
[...] Cette idée est reprise aux vers 62 à 64 par Agrippine elle-même, mais différemment. Elle reconnaît la faute qu'elle a commise envers Britannicus et précise les raisons de sa colère envers Néron des vers 102 à 113 : celui-ci l'a écarté du pouvoir et a refusé ses conseils. Enfin, les spectateurs découvrent l'amour de Britannicus et de Néron pour une seule et même personne : Junie. Cela va engendrer des tensions et des rivalités. Cet amour ainsi que l'enlèvement de Junie sont signalés par Agrippine des vers 52 à 59. [...]
[...] Grâce à cette scène d'exposition, le spectateur est en possession de toutes les informations nécessaires à la compréhension de l'intrigue. Par ailleurs, elle lui permet de se poser différentes questions restées sans réponses. Agrippine a-t-elle raison de craindre Néron ? Celui-ci va-t-il devenir ce tyran que tout le monde redoute ? Qu'adviendra-t-il de l'amour de Britannicus pour Junie ? Le suspense reste entier. [...]
[...] Par ailleurs, Racine n'omet pas de présenter les personnages. En effet, Agrippine et Albine énoncent au fur et à mesure le nom des personnages principaux : ainsi Néron apparaît au vers Albine au vers Britannicus au vers 10, Agrippine au vers Ensuite, cette scène indique aux spectateurs le lieu où va se passer l'histoire : au vers Albine précise qu'elles se trouvent toutes deux dans le palais et au vers 5 devant les appartements de Néron. Le vers 27 fait référence à la ville : Rome . [...]
[...] Par ailleurs, la crainte s'empare d'Agrippine. En effet, en révélant l'ascendance familiale de Néron, elle introduit le thème de la fatalité puisque Néron a pour ancêtres Tibère et Caligula, deux empereurs célèbres pour leur cruauté et leurs excès. Et comme Néron mêle avec l'orgueil qu'il a pris dans leur sang / la fierté des Nérons qu'il puisa dans [le flanc d'Agrippine] , le risque que cette cruauté se développe est grand. Albine tente de la rassurer en précisant qu'il gouverne en père Rome puis en le comparant à l'empereur Auguste aux vers 30 et 31. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture