- Dans l'acte I de Britannicus, pièce romaine de Racine publiée en 1669, on découvre l'inquiétude d'Agrippine, face à l'enlèvement, dans la nuit, de Junie par son fils Néron.
- Les personnages s'interrogent en vain sur la signification de cette arrestation.
- Citons Agrippine, aux vers 53 à 56 : « Ce même Néron que la vertu conduit, / Fait enlever Junie au milieu de la nuit, / Que veut-il ? Est-ce haine, est-ce amour qui l'inspire ? / Cherche-t-il seulement le plaisir de leur nuire ? ».
- C'est peut-être aussi une riposte de la part de Néron, puisqu'Agrippine a soutenu Britannicus et Junie contre son propre fils (...)
[...] De fait, c'est un traitre, qui feint d'être le complice et le soutien de Britannicus. Narcisse rassure l'empereur avec assistance : Non deux fois en tête du v 511. Il proclame sa fidélité, sa loyauté, son dévouement à Néron, en bon courtisan. Il est fier de tromper Britannicus, comme le suggèrent v 513 à 517. finalement, il tient le sort de Britannicus entre ses mains. Narcisse est d'autant plus repoussant qu'il trahit Britannicus, perçu comme un personnage innocent et pathétique dans la mesure où ses amours sont contrariées. [...]
[...] Néron décrit Junie comme une femme vertueuse, et donc innocente par excellence, ce qui renforce son caractère pathétique aux yeux du spectateur. Toute une série de termes, expressions laudatives st attribuées à Junie : fidèle à sa douleur elle se dérobait même à sa renommée la modeste Junie Le fragment cette vertu, si nouvelle à la cour élève Junie au rang d'exception : son attitude contraste de façon saisissante et insupportable pour Né avec celle de toutes les autres femmes, qui sont littéralement à ses pieds. Le substantif vertu est d'ailleurs mis en relief, sous l'accent. [...]
[...] L'image de l'être aimé est obsédante, dévorante : De son image en vain j'ai voulu me distraire trop présente à mes yeux Occupé de mon nouvel amour, / Mes yeux sans se fermer, ont attendu le jour Bref, pendant la nuit, on peut considérer que Néron a eu des sortes d'hallucinations, des mirages. Il la voit partout. Sa rêverie empiète sur sa perception de la réalité : je croyais lui parler L'usage de l'imparfait suggère que ces hallucinations ont duré tout de même assez longtemps. Néron plonge dans le fantasme. [...]
[...] Le spectacle que nous raconte Néron est donc coloré par sa passion. Néron n'apporte pas vraiment d'explication à l'enlèvement de Junie : on peut supposer que c'est pour nuire à Britannicus. Toutefois, au-delà du calcul politique, on découvre ici que cet enlèvement obéit de surcroit à une logique passionnelle. Au départ, il enlève Junie pour des raisons politiques, mais va la garder sous son pouvoir pour des motifs amoureux, comme on va le voir tout de suite. Cette tirade baigne dans le lyrisme. [...]
[...] Junie a bel et bien existé mais n'avait pas de lien particulier avec Néron. Cette entorse historique n'est pas grave, puisque Racine est fidèle à la réalité historique dans ses grandes lignes. Plan On peut distinguer 3 mouvements dans cette scène : le 1er mouvement constitue une évocation saisissante et surprenante de l'amour de Néron pour Junie. à 402) le 2ème révèle les inquiétudes et les doutes de Néron quant aux obstacles qui se dressent devant lui ; ces doutes sont balayés par le perfide Narcisse. [...]
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