Britannicus, acte IV, scène 3, Racine, tragédie, stratégie argumentative de Burrhus, Néron
La scène 3 de l'acte IV de la tragédie Britannicus de Racine est une confrontation entre Néron et son gouverneur, Burrhus. Alors que Burrhus vient exprimer sa joie aux vers 1305-1306 (« Que cette paix, Seigneur, et ses embrassements/ Vont offrir à mes yeux des spectacles charmants ! ») que Néron ait annoncé à sa mère sa réconciliation avec Britannicus à la scène précédente, Néron lui annonce qu'il a officieusement pris la décision de faire tuer Britannicus : « J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer » (vers 1314). Ce dialogue a donc un but argumentatif pour Burrhus qui tente de convaincre Néron de renoncer à son projet.
[...] Il se montre dévoué à mort à son Empereur, préférant mourir plutôt que de le voir devenir un tyran criminel : Me voilà prêt, Seigneur, avant de partir,/ Faites percer ce cœur qui n'y peut consentir (vers 1377-1378). Il rappelle à Néron que Britannicus est son frère : parricides (vers 1384), votre frère (vers 1385), ses bras (vers 1385). Dans sa dernière réplique, Burrhus essaie même de prouver à Néron que Britannicus est inoffensif : il ne vous hait pas on le trahit son innocence son obéissance si doux (vers 1387-1389). [...]
[...] Au vers 1328 Vous même sans frémir avez-vous pu l'entendre ? Burrhus peut vouloir dire que Néron était hors de lui-même lorsqu'il a prononcé la sentence mortelle, comme si une présence extérieure le parasitait, ou bien il peut évoquer les mots que le mauvais confident aurait dit aurait dit à Néron auparavant. Burrhus va ensuite flatter l'orgueil de Néron et son désir de pouvoir en lui rappelant sa réputation de bon Empereur, vertueux. Au vers 1331 Que dira-t-on de vous ? Quelle est votre pensée ? [...]
[...] Commentaire composé: Racine, Britannicus, acte IV, scène 3 La scène 3 de l'acte IV de la tragédie Britannicus de Racine est une confrontation entre Néron et son gouverneur, Burrhus. Alors que Burrhus vient exprimer sa joie aux vers 1305-1306 Que cette paix, Seigneur, et ses embrassements/ Vont offrir à mes yeux des spectacles charmants ! que Néron ait annoncé à sa mère sa réconciliation avec Britannicus à la scène précédente, Néron lui annonce qu'il a officieusement pris la décision de faire tuer Britannicus : J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer (vers 1314). [...]
[...] les mots qui et inspire montre qu'aux yeux de Burrhus, c'est une tierce personne qui a soufflé cette mauvaise idée à Néron. Burrhus va jusqu'à nier formellement que cette décision a été prise par Néron aux vers 1325-1326, attitude naturellement faite pour indigner l'Empereur et le faire réagir : Non, quoi que vous disiez, cet horrible dessein/ Ne fut jamais, Seigneur, conçu dans votre sein L'expression conçu dans votre sein est une métaphore de la procréation, voire de la défloration : elle peut signifier que Néron est encore vierge et pur et donc incapable d'un tel acte. [...]
[...] (vers 1329), Et laver dans le sang vos bras ensanglantés (vers 1346), Vous allumez un feu qui ne pourra s'éteindre (vers 1351). Le deuxième hémistiche du vers 1339 vous êtes encor maître sous-entend que Néron pourrait ne plus l'être très longtemps s'il tue Britannicus, tout comme le montrent aussi les noms querelle (vers 1348), vengeurs (vers 1349), défenseurs (vers 1349), successeurs (vers 1350). Mais en plus de menacer son pouvoir, Burrhus montre aussi à Néron que cet assassinat menacerait sa vie : il vous faudra tout craindre (vers 1352), toujours trembler dans vos projets (vers 1353), pour vos ennemis compter tous vos sujets (vers 1354). [...]
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