Analogies tactiles : vers 7 (langue râpeuse, comme le contact du papier de verre), vers 12 (sourcils doux), vers 20-22 (aisselles), vers 27 (chair pulpeuse), vers 48-49 (fesses à la fois fermes et douces) (...)
[...] On ne trouve aucun terme de comparaison comme, avec, tel . et même aucun élément qui donnerait une unité aux phrases : ce sont toutes des phrases nominales (sans verbe), construites sur des appositions. Cette construction permet de reproduire la rapidité d'association de l'inconscient, qui n'est jamais entravé par la parole, par des phrases trop bien construites. Breton dit que les mots font l'amour entre eux ce qui justifie d'ailleurs le titre du poème. Elles obéissent à divers principes : Analogies visuelles : vers 3 (taille bien marquée), vers 6 (dents petites), vers 11 et 12 (cils recourbés, sourcils bien brossés et bien dessinés), vers 13-14 (tempes grises, où perlent quelques gouttes de sueur), vers 16 (les os recourbés se laissent deviner sous une peau blanche et fine), vers 17 (poignets fins), vers 25 (cuisses fuselées), vers 34 (seins enflés), vers 39 (colonne vertébrale) . [...]
[...] Elle repose sur les images, et non sur les artifices : le surréel se bâtit avec les choses du réel, comme en témoigne tout un vocabulaire très concret. Ce poème est en fin de compte très visuel, il aurait pu être illustré par n'importe quel peintre de l'époque ; mais sa date de parution en fait un texte fondateur, une charte, le premier à avoir mis en évidence de façon aussi claire cette théorie des images. Ces images renvoient aux multiples dimensions de la féminité (sensualité, fragilité, fécondité, souffrance) : la femme idéalisée, rêvée, est tout cela à la fois, c'est pourquoi elle est la muse, l'inspiratrice des surréalistes. [...]
[...] et un monde à elle seule : c'est l'idée qui est exprimée au vers final aux yeux de niveau d'eau de niveau d'air de terre et de feu La femme condense en elle-même les différents éléments, les différentes formes de vie : Le minéral : ambre, pierre, ardoise, écume de mer, rubis, vif-argent, craie, grès, amiante . Le végétal : bois, foin, fênes, troènes, blé, moelle de sureau, orge, rose . L'animal : loutre, souris, hirondelle, dauphins, martre, oiseau, paon . Le mécanique : sablier, poupée qui ouvre et ferme les yeux, écluse, moulin, mouvements d'horlogerie, dépliement, balance, hache . La femme parvient ainsi à réconcilier les contraires (champs sémantiques qui s'opposent : eau/feu, violence/douceur . [...]
[...] : Elle est innocente ; Néologismes scalares, imperlé, dépliement : elle est issue d'un rêve, celui de la poésie. Même chose pour les sonorités : cils de bâtons d'écriture d'enfant : B - T - D > consonnes psalmodiées par un enfant ? mollets de moelle de sureau : M - L > mollesse ? seins de spectre de la rose sous la rosée : entrecroisement S-Z et R dépliement d'éventail des jours : entrecroisement D - L - Y > mouvement du dépliement ? (harmonie imitative) . [...]
[...] Elles sont construites sur des associations rapides 2. Elles obéissent à divers principes 3. Elles font de la femme un miroir où se reflète le monde 4. Même chose pour les sonorités Conclusion Travail : Dans la tradition poétique, l'éloge amoureux a toujours été un thème courant (surtout au XVIème siècle, à l'époque de l'amour courtois : Ronsard, Louise Labbé, Maurice Scève . mais il empruntait des formes bien déterminées (sonnet, ballade, etc.) Breton réactualise ici l'une de ces formes fixes, celle du blason (poème du XVIème siècle, dédié à une chose ou à une personne en particulier, qui célèbre ses qualités évidentes et secrètes en les énumérant minutieusement). [...]
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