Sciences humaines et arts, Boris Godounov p.77-84, Alexandre Pouchkine (1831), diptyque, cadre spatial, tirade, pathos, logique historique, irrationalité du peuple, Grishka Otrépiev, Kourbski, frontière russe, faux Dimitri
Pouchkine voulait initialement intituler sa pièce "Comédie du véritable malheur de l'État moscovite, du Tsar Boris et de Grichka Otrepiev". Or les deux personnages sont ici bien mis sur le même plan. Notre passage est un diptyque, deux tableaux, présentant la ligne ascendante de l'Usurpateur et la ligne descendante du Tsar. Si nous résumons notre passage, nous pouvons voir qu'avec Kourbski, le faux Dimitri mène son armée à la frontière russe et la franchit.
[...] Un véritable diptyque présentant deux tableaux symétriques Deux cadres spatiaux, deux protagonistes en miroir - Du côté de l'Usurpateur, le titre de la scène ancre l'action à « la frontière lituanienne ». La didascalie indique que les personnages « s'approchent de la frontière ». - Les paroles de Kourbski inscrivent également l'action sur ce lieu crucial pour l'avancée de la dramaturgie : « Oui, la voilà C'est la frontière russe ». Notons que l'exclamation apporte l'idée d'un parcours enfin abouti. [...]
[...] Ruse grâce à la parole. L'Histoire semble être un matériel précieux pour l'Usurpateur puisqu'il joue avec et l'utilise pour réussir son projet. - Ses propos « Fils de Kourbski, élevé en exil » = rappelle à l'interlocuteur la raison de cette volonté de prendre la Russie. Réactive une colère, révolte qui permet de donner davantage de force. Manipulation orale exercée par Grigori. + qui porte ses fruits, comme le montre l'exclamation de la dernière tirade de Kourbski : « En marche et mort à Godounov ». [...]
[...] Il n'y aura pas de victoire du faux Dimitri. Dans le dialogue avec Kourbski, il envie l'interlocuteur d'avoir un cœur pur (« Vous êtes pur ») + « Ton âme brûle d'une joie sans ombre » : nous entendons à travers cette remarque que l'usurpateur et lui aussi rongé par le remord de trahir sa patrie et ne se voit pourvu d'aucune légitimité, contrairement à ceux qui le suivent et lui confèrent cette légitimité. Boris) II- Une scène d'intériorité dévoilant le paroxysme d'une culpabilité Un récit dans une tirade : le récit du Patriarche Un véritable récit, presque autonome, se dégage de la tirade du Patriarche. [...]
[...] » - mort du Tsar symbolique : saigne de la bouche et des oreilles. ( Boris = davantage pris de souffrance par ses remords que par la figure de l'Imposteur qui continue son avancée à ce moment. III- Une réflexion sur l'Histoire et la politique où le destin semble éclater au profit d'une logique historique des événements Le Destin : une force destructrice s'expliquant par le passé - réflexion sur le Destin. Boris couronné tar, gouverne conformément à ses intentions, mais poison qui pèse sur sa conscience, le ronge. [...]
[...] Si le récit analogique à la transfiguration apporte un certain pathos, Godounov lui, « sur à grosses gouttes ». Mais bien plus, Pouchkine apporte une réflexion sur l'Histoire : le Destin de Godounov était une chute déjà programmé, avec ses actes inscrits dans le poids du passé, et où un personnage usurpateur profite du « bon moment » pour s'élever, use de son pouvoir du langage, afin que le peuple, cet acteur collectif, précipite l'accession au pouvoir de l'un et la chute de l'autre. [...]
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