Sciences humaines et arts, Boris Godounov p.21-28, Alexandre Pouchkine (1831), ellipse temporelle, cellule monastique, tsar, Pimène, violence de l'histoire, Kremlin, prise de Kazan, Ivan le Terrible, moine Grigori, orthodoxie
Il s'agit d'une scène qui se déroule en 1603, de nuit, comme nous l'indique le titre. Il y a une ellipse temporelle de 5 ans puisque les scènes précédentes se déroulaient en 1598, lors du couronnement de Boris Godounov. C'est aussi un lieu fort éloigné de l'histoire officielle, puisqu'il s'agit d'une cellule monastique dans laquelle apparaissent deux nouveaux personnages : le vieux moine Pimène et le jeune moine Grigori. Or le monastère de Tchoudovo a la particularité de se trouver à l'intérieur du Kremlin.
[...] Moi, / Je cours aussi – comme toute la ville », p. 27) ne plaident pas en faveur d'une restitution apaisée et distancée du passé. Le vieux moine est encore épouvanté et estime que le présent est entaché du passé, qu'il est encore là. Dans la suite de la pièce, le faux Dimitri s'allie aux ennemis, les Polonais, et renie la foi orthodoxe pour envisager de devenir catholique, raison pour laquelle Pouchkine le compare à Henri IV, le chef protestant devenu roi catholique. [...]
[...] Pimène insiste sur la relation de proximité qui lie le tsar aux moines qu'il appelle par leurs prénoms (ceux-ci, par respect, restent debout toutefois) : on pourrait y lire une trace d'orgueil, ne se vante-t-il pas d'avoir été si près du pouvoir ? N'en donne- t-il pas envie à Grigori ? Il lui transmet l'écriture, l'invite à continuer à décrire « tout – la guerre et la paix, le cours des règnes, / Les miracles sacrés des saints martyrs, / Les prophéties et les signes célestes . » (p. 28). Mais comment le pourrait-il s'il n'en est pas directement le témoin ? [...]
[...] Il n'est en fait pas seul à la voir, puisque son fils Fedor, simple et mystique, la voit et s'entretient avec cet « être de lumière non commune » (p. 26). Autre vision miraculeuse : sur son lit de mort, l'enfant assassiné désigne ses assassins : « Et là – miracle – le défunt frissonne » invitant ses meurtriers à dénoncer leur commanditaire, ce qu'ils font : « Ils se repentent – désignant Boris » (p. 27). Repentance d'Ivan, repentance des assassins de Dimitri apaisent mais n'effacent pas le crime originel de l'arrivée au pouvoir de Godounov. [...]
[...] Commentaire Boris Godounov « Nuit. Une cellule dans le monastère de Tchoudovo (1603) » (p21-28) Intro : Scène qui se déroule en 1603, de nuit, comme nous l'indique le titre. = ellipse temporelle de 5 ans puisque les scènes précédentes se déroulaient en 1598, lors du couronnement de Boris Godounov. + lieu fort éloigné de l'histoire officielle, puisqu'il s'agit d'une cellule monastique dans laquelle apparaissent 2 nouveaux personnages : le vieux moine Pimène et le jeune moine Grigori. Or le monastère de Tchoudovo a la particularité de se trouver à l'intérieur du Kremlin. [...]
[...] Le père Pimène = chroniqueur qui termine le livre de ses légendes. A côté de lui, un jeune moine, Grigori Otrepiev, se réveille et sort d'un rêve étrange : il aurait gravi un escalier menant à une tour d'où l'on pouvait observer la totalité de Moscou. Mais les gens qu'il voit en-dessous de lui le pointent et rient de Grigori. Ce dernier tombe alors tête baissée d'une terrible hauteur. Otrepiev demande à Pimène de lui parler de sa jeunesse orageuse, lorsqu'il a participé aux compagnes de Kazan et à la guerre de Livonie d'Ivan le Terrible. [...]
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