Boris Godounov p.106-114, Alexandre Pouchkine (1831), dénouement, pouvoir du tsar, tsarévitch, répression du peuple, opinion publique, politique spectacle, Fiodor, Basmanov, faux Dimitri, coup de théâtre, boyards
Nous nous intéressons aux trois dernières scènes de la pièce. La scène 20 est un coup de théâtre : le tsar qui avait défait les armées de l'usurpateur meurt sans que rien ne prépare à cet événement. Cette imperfection dramatique a été vivement critiquée, mais ce coup de théâtre n'est autre que le respect du scénario imposé par l'Histoire. Cependant, malgré l'aspect inattendu de l'événement et sa soudaineté, Boris Godounov parvient à préparer l'avènement de Fiodor en mettant en place les éléments nécessaires à une transmission du pouvoir et à une continuité dans sa direction. C'est ainsi qu'il nomme à la tête des armées Basmanov, au risque de mécontenter les boyards qui auraient souhaité qu'un des leurs soit à ce poste.
[...] La répression de mouvements du peuple - Discours de Gravila Pouchkine = aspect autoritaire du pouvoir : c'et au nom de l'histoire de la souffrance du peuple sous le joug du pouvoir tyrannique qu'il convainc le peuple de changer de tsar, mais oppression + leurre. + Menace si le peuple n'accepte pas le tsar comme il se doit « Voudrez-vous follement vous obstiner ? . N'éveillez pas son ire. » - L'expression « Le trône de ses pères » rappelle la tradition du despotisme des tsars, tel Ivan le Terrible : répression sanglante. II- Une dénonciation par la scène de la réalité structurelle du pouvoir L'opinion publique ? [...]
[...] ( Scène 22, nous comprenons que le ralliement a eu lieu, puisque le même Pouchkine, place de l'échafaud à Moscou, harangue le peuple afin de préparer la venue de Dimitri, nouveau tsar devant lequel on doit se prosterner. ( La scène finale est celle de l'assassinat de Fiodor et de a et de sa mère Maria Godounova par des boyards envoyés par Dimitri, le peuple assistant de l'extérieur au massacre qui a lieu hors scène, mais dont on entend les bruits et les cris. [...]
[...] Au tsar Boris, répressif et représentant du pouvoir de l'Eglise et des boyards, soutenu par la force armée, succède le tsar Dimitri dont le pouvoir ‘appuie sur les mêmes forces. On peut comprendre, à la lecture de ce final, que la pièce ait pu être considérée comme subversive par Nicolas Ier ou par Brejnev, d'autant qu'il apparaît en creux que le pouvoir pourrait appartenir au peuple si celui-ci cessait de se laisser leurrer (ce que permet la pièce de Pouchkine) et s'il y avait fraternisation de l'armée et du peuple. [...]
[...] En réalité, dans la pièce de Pouchkine, le peuple a surtout le pouvoir de nuire. Scène 22 : la voix du peuple demande l'exécution du « chiot de Godounov » : « Liez-le Noyez-le Vive Dimitri A mort, à mort le sang des Godounov » : Pouvoir de nuire, exécution de Fiodor dans la scène suivante = façon de satisfaire la cruelle demande du peuple. On comprend que la demande de la foule agitée intervient à point nommé pour Dimitri, qui trouve là l'occasion de se débarrasser d'un potentiel futur prétendant au trône tout en donnant l'impression de répondre à la volonté populaire. [...]
[...] « Dimitri, lui, veut répandre ses largesses/sur tous, boyard . ; » en tête de l'énumération. - L'Eglise : si celle-ci est discrète dans ce final, alors qu'on a vu le Patriarche à l'œuvre dans d'autres scènes, elle est cependant présente à travers le discours qui justifie l'avènement du nouveau tsar, représentant de Dieu sur terre. « Vous le savez, la sainte providence / sauva le tsarévitch de ses bourreaux » + « Mais Dieu avait déjà frappé Boris » - « Craignez Dieu » : comme si le respect du tsar et le respect de Dieu étaient inséparables. [...]
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