Ma Bohème est un sonnet que Rimbaud écrit courant 1870, lors de ses errances adolescentes et de ses fuites. Il conte l'émerveillement dû au voyage et la joie du dépaysement. La vie de Rimbaud pendant ses fugues ne fut sans doute pas aussi charmante et agréable qu'il le décrit, mais elle correspondait au désir de fuir l'univers étouffant de sa province et de sa famille, le désir de découvrir de nouveaux horizons et notamment Paris. La fraîcheur des images présentes dans le poème, la légère ironie que Rimbaud exprime envers lui-même, soulignent la sincérité et l'humour du texte. Mais le thème du voyage reste indissociable d'une certaine conception de la création poétique.
[...] Le voyage et la poésie sont associés dans une même démarche, le rejet des conventions et de fuite loin du conformisme. Le sonnet Ma Bohème met en relief les orientations futures de l'œuvre poétique d'Arthur Rimbaud. Il associe voyage et poésie, car il leur attribue une fonction identique, celle de permettre d'accéder à différentes formes d'évasion, et il les confond dans un itinéraire commun de découverte de la liberté. Ainsi l'association voyage / poésie préfigure l'expérience du Bateau ivre et annonce la tentative rimbaldienne de retranscrire poétiquement un voyage initiatique en rythme avec les formes traditionnelles de la poésie. [...]
[...] Ma Bohème Poésies, Arthur Rimbaud Ma Bohème est un sonnet que Rimbaud écrit courant 1870, lors de ses errances adolescentes et de ses fuites. Il conte l'émerveillement dû au voyage et la joie du dépaysement. La vie de Rimbaud pendant ses fugues ne fut sans doute pas aussi charmante et agréable qu'il le décrit, mais elle correspondait au désir de fuir l'univers étouffant de sa province et de sa famille, le désir de découvrir de nouveaux horizons et notamment Paris. [...]
[...] Voyage et poésie sont à l'origine d'une distanciation par rapport au monde et à soi. C'est pourquoi, le poète éprouve le besoin de percevoir le monde par le biais de ses sensations : écoutais sentais précédés des notations visuelles ou auditives Mon unique culotte avait un large trou Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou Or au caractère illimité du voyage, au refus du conformisme qu'il traduit, à l'absence de contraintes s'associe la liberté de la création poétique. Rimbaud choisit donc de prendre de nombreuses libertés à l'égard de la prosodie classique qu'il maîtrisait parfaitement. [...]
[...] - Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou Et je les écoutais, assis au bord des routes, Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ; Où, rimant au milieu des ombres fantastiques, Comme des lyres, je tirais les élastiques De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur ! Comment Rimbaud fait du voyage une métaphore de la création poétique ? I. Les images du voyage II. Le voyage comme mise en abyme de la poésie III. [...]
[...] L'univers se métamorphose, le monde terrestre et céleste se confondent. Les objets ordinaires deviennent des instruments de poésie ou d'inspiration : les élastiques des souliers deviennent les cordes de la lyre la rosée du matin devient un vin de vigueur le lieu concret devient un lieu magique, et l'enfant un chevalier à travers une série de comparaisons, métaphores et personnifications qui révèlent l'art poétique de Rimbaud. Par ailleurs, le choix de la forme fixe du sonnet traduit la volonté de défi du poète. [...]
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