[...]
Dans ce texte, l'auteur parait plus posé que dans les paragraphes précédents. Il invite le lecteur et le peuple à une réflexion ("cherchons donc à comprendre" [l.38], "quant à savoir" [l.45]). La Boétie cherche à faire réfléchir le peuple sur son cas afin qu'il se rende compte qu'il existe un véritable problème qu'il doit résoudre.
L'auteur a recours au procédé de l'image. En effet, il utilise des images simples mais fortes tout au long du texte :
- Première métaphore [l.35 à 38] : L'auteur compare la servitude volontaire à une maladie incurable/mortelle. -> Il démontre que si le peuple continue à s'obstiner de servir, il court à sa propre mort.
- Puis, deux comparaisons [l.55 à 56] :
* "ce monde comme un champ de bataille" -> idée que la société est violente et guerrière dans laquelle la loi du plus fort domine.
* "les plus forts où les plus adroits comme des brigands armés dans une forêt" -> Cela montre que le prince est comparé à un voleur, un brigand qui malmène le peuple.
- Enfin, dernière métaphore [l 48] "germe naturel de raison" qui compare la raison à un germe qui s'épanouit si on lui apporte des soins, sinon il meurt ou "il avorte souvent, étouffé par les vices." (l.49 - comme la guerre) -> Pour la Boétie la raison est innée mais tout dépend de ce qu'en font les hommes. Comme les philosophes des lumières, La Boétie valorise la raison (l.48) et la vertu (l.49) contre les vices.
[...]
L'auteur montre l'absurdité de la servitude en ayant recours à un oxymore : "opiniâtre servitude volontaire" [l.39]. Ainsi, il y a le champ lexical de la nature : "nature" [l.41+51], "naturelle" [l.40+48], "naturellement" [l. 42+44]. Ainsi, la présence de ces termes permet de montrer aux lecteurs que certains principes sont évidents, naturels (...)
[...] Une lueur d'espoir : le tyran pourrait être remis en cause par le peuple Le texte se termine par le verbe vouloir C'est l'idée que les hommes sont volontaires pour être esclaves et qu'ils le sont aussi pour s'en libérer. Ainsi, l'auteur utilise l'impératif soyez (l.31) et le futur vous verrez l.32) comme pour manifester l'espoir et donc la possibilité de la fin de la servitude. De plus, on retrouve dans ce texte les caractéristiques de l'humanisme. En effet, La Boétie défend l'idée selon laquelle l'Homme au centre du monde car l'homme décide ou pas de sa servitude. De plus, le texte invite à la réflexion au sujet des rapports entre les hommes et le pouvoir. IV. [...]
[...] Comme les philosophes des lumières, La Boétie valorise la raison (l.48) et la vertu (l.49) contre les vices. Un discours pour convaincre : démonstration de l'absurdité de la servitude du peuple L'auteur montre l'absurdité de la servitude en ayant recours à un oxymore : opiniâtre servitude volontaire [l.39]. Ainsi, il y a le champ lexical de la nature : nature [l.41+51], naturelle [l.40+48], naturellement [l. 42+44]. Ainsi, la présence de ces termes permet de montrer aux lecteurs que certains principes sont évidents, naturels. [...]
[...] Ainsi, La Boétie essaie de montrer au peuple que leurs malheurs ne viennent que de l'abus de pouvoir d'un seul homme auquel il a confiance. Alors que dans les premières lignes, les vous sont sujets. A partir de l'évocation de l'ennemi le vous passe complément et donc est relégué en objet. Par ailleurs, l'auteur montre le dévouement du peuple vous offrir vous- mêmes à la mort l.10). Ici, il y a l'idée de sacrifice comme des animaux. En outre, l'auteur a recours à des périphrases pour ne pas désigner directement le tyran : celui-là (l.8) ; celui-ci (l.9) Enfin, ce passage utilise le rythme ternaire pour maintenir l'attention du lecteur et le faire adhérer à sa thèse. [...]
[...] Pour cette heure je ne penserai point faillir en disant cela, qu'il y a en notre âme quelque naturelle semence de raison, laquelle, entretenue par bon conseil et coutume, florit en vertu, et, au contraire, souvent ne pouvant durer contre les vices survenus, étouffée, s'avorte. Mais certes, s'il y a rien de clair ni d'apparent en la nature et où il ne soit pas permis de faire l'aveugle, c'est cela que la nature, le ministre de Dieu, la gouvernante des hommes, nous a tous faits de même forme, et, comme il semble, à même moule, afin de nous entreconnaître tous pour compagnons ou plutôt pour frères ; et si, faisant les partages des présents qu'elle nous faisait, elle a fait quelque avantage de son bien, soit au corps ou en l'esprit, aux uns plus qu'aux autres, si n'a-t-elle pourtant entendu nous mettre en ce monde comme dans un camp clos, et n'a pas envoyé ici-bas les plus forts ni les plus avisés, comme des brigands armés dans une forêt, pour y gourmander les plus faibles ; mais plutôt faut-il croire que, faisant ainsi les parts aux uns plus grandes, aux autres plus petites, elle voulait faire place à la fraternelle affection, afin qu'elle eût où s'employer, ayant les uns puissance de donner aide, les autres besoin d'en recevoir. [...]
[...] Celui qui vous maîtrise tant n'a que deux yeux, n'a que deux mains, n'a qu'un corps, et n'a autre chose que ce qu'a le moindre homme du grand et infini nombre de nos villes, sinon que l'avantage que vous lui faites pour vous détruire. D'où a-t-il pris tant d'yeux, dont il vous épie, si vous ne les lui baillez ? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s'il ne les prend de vous ? Les pieds dont il foule vos cités, d'où les a-t-il, s'ils ne sont des vôtres ? Comment a-t-il aucun pouvoir sur vous, que par vous ? Comment vous oserait-il courir sus, s'il n'avait intelligence avec vous ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture