Dans ce texte, il semblerait que l'auteur entrelace son autobiographie et d'autres biographies familiales, tenant lieu de figures parentales, et formant ainsi un réseau de destins en relation les uns avec les autres.
Notre réflexion sur les figures parentales dans L'Acacia nécessite de définir les deux termes du sujet afin de ne pas confondre cette expression avec les parents eux-mêmes, dans leur réalité (...)
[...] de Bruno Blanckeman, Aline Mura- Brunel et Marc Dambre, Sorbonne Nouvelle p. 236-240. LAURICHESSE, Jean-Yves, L'Acacia de Claude Simon : fragments d'un mythe des origines in Introduction aux méthodologies de l'imaginaire, sous la dir. de J. Thomas, Ellipses, Paris LONGUET, Patrick, Lire Claude Simon. La Polyphonie du monde, éd. [...]
[...] - Mort du père, mort de la mère, guerre, manque, rupture, aucun sens n'est définitif comme aucune vie n'est éternelle. cet éphémère est donc soumis à plusieurs interprétations. L'inscription dans l'Histoire meurtrière qu'est la guerre des deux deuils parentaux précoces élargit la quête du père mort en une quête du sens de la vie L'écriture et la mort - La mort précoce des deux figures parentales favorise une structure spécifique à l'écriture simonienne, celle de l'absence et du manque, qui est la structure même du désir, où chaque image en appelle une autre sans qu'il soit jamais possible d'atteindre à un état de satisfaction réelle. [...]
[...] Claude Simon utilise des analogies, des correspondances, des oppositions et de multiples métaphores pour donner corps à une mémoire en marche, mémoire individuelle et collective, la sienne et la nôtre, comme lecteurs. Ainsi, Les figures rhétoriques, les métaphores largement utilisées dans son œuvre infiniment riche s'inscrivent dans ce que Dällenbach nomme parentés du langage et viennent servir le roman familial de l'auteur. Selon ce critique et ami de Claude Simon, il y aurait un transfert sur le roman, sur son écriture, et sur la langue elle-même Le transfert d'objets internes sur l'analyste devient ici transfert d'une image paternelle sur l'écriture, avec la tonalité singulière d'une voix que son détenteur ou son instrumentiste ressent comme propre ou étrangère à la fois Nous retrouvons l'étymologie du mot figure qui suppose un écart par rapport à un sens propre, et un changement de sens, avec une co-présence des deux sens. [...]
[...] La fin du roman clôt une quête de 21 ans : et elles reprenaient leur immobilité. le même pronom personnel au féminin pluriel, pourrait désigner les figures maternelles, oui mais il s'agit cette fois des folioles ovales de l'acacia, comme si l'arbre tout entier se réveillait, s'ébrouait, se secouait . Dans l'attaque et dans la conclusion du roman, nous avons une évocation des figures parentales, avec les trois femmes en noir du début, (trois figures maternelles ou trois Parques) et l'acacia de la fin, métaphore à la fois paternelle, généalogique et personnelle, suggérant qu'il s'agit du narrateur-auteur, se réveillant d'un grand songe traversé par deux guerres. [...]
[...] Il met ainsi en relation deux scènes, l'une où le père vivant s'en va au front le large dos barré par les deux courroies entrecroisées (p. 217) et l'autre (p. 297) ce qu'il (le brigadier) avait pu voir, continuait à garder imprimé sur sa rétine avec une terrifiante fascination, aussi clairement qu'il aurait pu lire sa propre condamnation à mort, c'était le dos parfaitement immobile de l'autre officier se découpant en sombre Cela est sans doute à nuancer, mais nous pouvons imaginer que le fait de suivre à cheval un colonel qui se fait tuer devant lui, par une balle au front, comme son père, évoque la mort du père officier et cavalier, un peu comme si, à vingt-cinq ans de distance, il assistait en direct à la mort de son père. [...]
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