Si l'on veut résumer le sens du poème Les fenêtres en quelques mots, il faut le présenter comme un paradoxe ; la fenêtre est plus intéressante quand on la regarde du dehors que dans sa fonction première de délimitation d'un espace privé et d'ouverture sur la diversité du dehors (...)
[...] Mais ce regard ne s'arrête pas à ce qu'il voit, certes il n'en donne pas l'idée comme le ferait le philosophe du mythe platonicien, il en donne la légende, une fable, tout sauf la vérité semble-t-il : Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? (5ème paragraphe). Sommes-nous encore dans le cadre platonicien du vrai et du réel ? La plus grande rupture métaphysique de l'histoire de la philosophie est, peut- être, celle du cogito cartésien, la refondation de toute certitude, de toutes possibilités d'établissement du vrai sur le moi, le je l' ego cogito Baudelaire se situe résolument dans cette rupture : Qu'importe ce que peut être la réalité placée hors de moi (sous entendu : je ne puis en décider, cf. [...]
[...] Le je pense Première partie de la Critique de la raison pure de Kant. Baudelaire : Curiosités esthétiques, L'art romantique et autres oeuvres critiques. Leid souffrance, souffrir, mit avec. Kant, Critique de la raison pure, première partie, Esthétique transcendantale ergo sum donc je suis. [...]
[...] C'est ce regard de l'extérieur vers l'intérieur que Baudelaire nous invite à considérer dans ce poème en prose : les fenêtres Le poème analyse le regard mais aussi l'état d'esprit de celui qui contemple de l'extérieur et cette analyse devient elle-même une sorte de fenêtre par laquelle celui qui s'énonce je aperçoit sa propre réalité intérieure. Le commentaire du poème suivra d'abord ce mouvement de l'extérieur vers l'intérieur, qui est celui du regard. Dans un deuxième temps, resituant le poème dans le recueil du Spleen de Paris, nous verrons comment il s'inscrit dans un ensemble d'autres poèmes qui hantent la poésie du quotidien urbain, l'habitent, et en extraient une vérité symbolique. Enfin, il faudra exposer le sens visé par l'œuvre qui se présente comme une fable du créateur et de l'imagination créatrice. [...]
[...] Les Fenêtres Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée d'une chandelle. Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie. Par-delà des vagues de toits, j'aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. [...]
[...] Inversant systématiquement la vie comme sujet le poète semble exprimer une triple injonction, destin de l'humaine condition : vie, rêve et souffre ! De la polyptote : vit la vie transformation de la forme en elle-même : l'action du verbe en la substance du sujet, à la personnification du sujet vie qui généralise l'expérience d'une humanité souffrante. Action et Substance vit la vie reprennent l'image de la chandelle, la substance de la chandelle et l'action de la flamme, répétition de l'union temporaire du corps et de l'âme. [...]
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