Commentaire composé de l'extrait "La fêlure humaine" issu de La Bête humaine d'Emile Zola.
[...] Là-bas, à Plassans dans sa jeunesse, souvent déjà il s'était questionné. Sa mère Gervaise, il est vrai, l'avait eu très jeune, à quinze ans et demi ; mais il n'arrivait que le second, elle entrait à peine dans sa quatorzième année, lorsqu'elle était accouchée du premier, Claude ; et aucun de ses deux frères, ni Claude, ni Etienne , né plus tard, ne semblait souffrir d'une mère si enfant et d'un père gamin comme elle, ce beau Lantier dont le mauvais coeur devait coûter à Gervaise tant de larmes. [...]
[...] Mais comme il souhaitait que Les Rougon-Macquart ne dépassent par vingt romans et qu'après Le Rêve, il ne lui restait plus que quatre à écrire, il décida de mêler les thèmes ferroviaire et judiciaire : je vais mettre quelques grammes terribles dans le cadre des chemins de fer, une étude de crimes, avec une échappée sur la magistrature. Dans son roman La Bête humaine (1890), Zola met en scène Jacques Lantier, mécanicien de la locomotive La Lison. Porteur d'une fêlure héréditaire la pulsion sexuelle s'accompagne toujours chez lui d'une pulsion meurtrière. Ainsi assassinera-t-il sa maîtresse, Séverine. [...]
[...] La Nature est à l'origine de l'hérédité qui pèse sur les personnages. Elle relève d'un déterminisme interne transmis de génération en génération. L'Histoire et la Société relèvent du déterminisme externe : les personnages sont confrontés à certaines circonstances et placés dans un milieu donné. Mais au-delà de ce système et de sa mécanique le destin sans échappatoire pèse sur les héros de Zola. Du système à la fatalité Le héros de La Bête humaine, s'apparente à celui du héros de la tragédie grecque, sans même qu'il puisse pourtant identifier précisément la faute ou la démesure comme disaient les Grecs, qui l'accable. [...]
[...] Au-delà de ce système et de sa mécanique le destin sans échappatoire pèse sur le héros. Ce texte permet de mieux comprendre la signification du roman. En effet, le thème de la bête humaine associe la sensation de violence donnée par l'image même de la bête monstrueuse qui accourt, et l'idée d'une hérédité reliant l'individu aux autres, à ses ancêtres, mais aussi à toute l'humanité. [...]
[...] Aux couloirs du paysage labyrinthique correspondent, projetées en quelque sorte dans la verticale, les montées et descentes d'un terrain coupé de monticules Par son absence d'issue, par la fatalité de l'errance et de l'égarement qu'il génère, ce labyrinthe de la Croix de Maufras est bien le lieu de perdition par excellence. En effet, la Croix-de Maufras récapitule ta totalité des obstacles répartis sur le parcours : le puits le labyrinthe le pont Conclusion Ce passage est important car il permet de mieux comprendre la fêlure héréditaire qui pèse sur le héros, Jacques Lantier. Le train devient ici la métaphore de la bête humaine qui l'habite et l'égare. [...]
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