Bergson critique l'idée classique que l'on se fait du temps que l'on voit, un temps mesurable par les horloges. Il rend ainsi au temps sa vraie nature, celle d'un temps pétri de durée. Cette nature du temps ne va pas de soi.
Aussi Bergson affirme-t-il, dans un passage de son oeuvre que nous allons analyser, l'hétérogénéité de cette durée avec le temps conçu à l'image de l'espace. Il se demande ainsi ce que signifie mesurer le temps, et, ce faisant, s'il est possible de mener à bien cette expérience (...)
[...] Pour Bergson, hors de moi il n'y a que des positions dans l'espace. En effet, d'après lui, mesurer une durée est en fait mesurer de l'espace. Le cadran de l'horloge peut se diviser en plusieurs parties ; l'espace est par nature divisible. Mesurer une durée, c'est en fait mesurer l'espace parcouru par les aiguilles. Bergson dit que " en dehors de moins, dans l'espace, il n'y a qu'une position unique de l'aiguille et du pendule, il n'y a jamais qu'une position unique aiguille et du pendule, car des positions passées, il ne reste rien La mesure suppose donc qu'il y ait au moins deux positions que je ne peux percevoir simultanément. [...]
[...] Au moyen d'une expérience banale, Bergson parvient en effet à nous faire découvrir que le temps est identifiable à la durée et que seule notre conscience peut en faire l'expérience. On comprend, lorsqu'il analyse notre perception du mouvement, que notre perception d'un quelconque mouvement spatial passe nécessairement par la mémoire d'une suite de positions dont seule notre conscience assure l'unité. On comprend ainsi que le temps forme un tout homogène et continu reliant le présent au passé et au futur, et non une juxtaposition d'instants qui s'ajouteraient les uns aux autres. [...]
[...] Cette nature du temps ne va pas de soi. Aussi Bergson affirme-t-il, dans un passage de son œuvre que nous allons analyser, l'hétérogénéité de cette durée avec le temps conçu à l'image de l'espace. Il se demande ainsi ce que signifie mesurer le temps, et, ce faisant, s'il est possible de mener à bien cette expérience. Bergson, qui constate que ce n'est pas la durée que l'on mesure lorsque l'on observe une horloge, peut ainsi montrer que cette durée n'existe qu'en "moi Il donne à comprendre que la durée intime et la réalité spatiale sont deux phénomènes étrangers l'un à l'autre. [...]
[...] Bergson conteste cette idée. Il dit en effet : " je ne mesure pas la durée, comme on pourrait le croire, je me borne à compter des simultanéités Bergson dit que lorsque quelqu'un regarde les aiguilles se déplacer, ce sont tout simplement ses positions à chaque instant dans l'espace qu'il voit. On est dans le vrai quand on dit que tout ce que l'on voit, c'est que l'aiguille occupe telle position, puis à une autre position et ainsi de suite . [...]
[...] La réflexion de Bergson porte sur le temps. Bergson dénonce une confusion entre le temps vécu et le temps mesuré, celui de la conscience et celui que mesurent les horloges. La question est de savoir si le temps tel qu'il est vécu par la conscience est de même nature que celui que mesurent les horloges. La thèse de Bergson est que le regard de l'homme fixé sur le cadran d'une horloge ne voit que la juxtaposition de positions n'ayant aucun lien entre elles. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture