Commentaire composé entièrement rédigé de la quatrième scène de l'acte III de la tragédie Bérénice de Racine. Cet extrait met en scène le dilemme d'Antiochus.
[...] Il se veut détacher de Bérénice, presque guérit de son amour et veut donner l'image d'un homme indifférent, impassible à toute attaque. L'opposition tantôt et maintenant au ver 924-926 expriment respectivement l'état à savoir inquiet, égaré, amoureux, jaloux, désespéré et son état actuel défini seulement avec indifférent La diérèse de inquiet accentue son incertitude et rend son départ peut plausible. il aime Bérénice * Mais s'il parvient à se tromper lui-même, Antiochus ne trompe pas le spectateur qui perçoit les distorsions entre le dit et le fait. [...]
[...] Par cette voie le malheur semble inéluctable. II- Rester par amour* le mécanisme d'autopersuasion * C'est pourquoi nous pouvons dire qu'Antiochus cherche à se persuader de partir mais sans adhésion profonde. Nous l'avons vu, les répétitions du verbe ‘partir' par leur prépondérances dans cet extrait, révèlent clairement le mécanisme d'autopersuasion d'Antiochus. De même que le ver 923 elle croit m'affliger : sa haine me fait grâce est construit de façon à ce que les deux hémistiches soient antithétiques pour souligner son détachement vis-à-vis de la Reine. [...]
[...] une volonté de partir (les titres des parties ne doivent pas apparaître dans une copie*) un homme bouleversé* A l'annonce d'Antiochus, Bérénice , au comble de la douleur , accable ce dernier de sa colère et nie l'évidence . Malgré sa loyauté constante, Antiochus essuie le rôle ingrat de différer une action douloureuse et ne s'en trouve nullement récompensé. La ponctuation expressive qui marque ses répliques est le reflet du trouble, du désordre intérieur. Les modalités exclamatives illustrent la surprise mais aussi la contrariété d'Antiochus, par exemple lorsque il s'indigne au vers 935 l'ingrate ! M'accuser de cette perfidie ! [...]
[...] Antiochus Moi, je demeurerai pour me voir dédaigner? Des froideurs de Titus je serai responsable? 930 Je me verrai puni parce qu'il est coupable? Avec quelle injustice et quelle indignité Elle doute à mes yeux de ma sincérité! Titus l'aime, dit-elle, et moi je l'ai trahie. L'ingrate! m'accuser de cette perfidie! 935 Et dans quel temps encor? dans le moment fatal Que j'étale à ses yeux les pleurs de mon rival, Que pour la consoler je le faisais paraître Amoureux et constant, plus qu'il ne l'est peut-être. [...]
[...] Il incarne à la fois l'optimisme raisonnable et le réalisme. Il croit par exemple que le chagrin de Bérénice ne sera pas éternel et que le temps la mènera à Antiochus. Il est aussi la voix du bon sens comme l'atteste le champ lexical du temps moins que jamais le temps de s'écouler dans huit jours, dans un mois demeurez Arsace illustre la voix intérieure d'Antiochus et est en harmonie avec ce dernier. Son rôle est de montrer au spectateur ce que ressent son maître à l'intérieur. [...]
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