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Dans cette scène, le spectateur assiste pour la première fois à une rencontre de Bérénice et de Titus. La reine Bérénice est persuadée que Titus s'apprête à l'épouser et ne se doute pas qu'il a pris la décision de se séparer d'elle. Elle pense que ce qui tourmente Titus est le deuil de son père et lui demande de lui donner plus d'attention. Le spectateur connaît les véritables intentions de Titus car celui-ci s'est déjà confié à ce sujet à Paulin durant la scène 2 de l'acte II.
[...] On peut voir que sa passion est ce qui la motive et ce qui la définit lorsqu'elle se décrit elle-même comme un cœur à travers la métonymie « Voilà l'ambition d'un cœur comme le miens » v 577. Titus utilisera le même procédé dans le vers 588 « ce cœur qui vous adore ». D'un autre côté, Bérénice désigne ensuite Titus par le groupe de mots « tout ce que j'adore » v 612. Nos deux amants sont donc réduits purement à leur amour et à leur relation. Ils semblent ainsi dépendants l'un de l'autre. [...]
[...] Bérénice, Acte II scène Racine (1670) - En quoi cette scène est-elle un dialogue passionné qui reflète les fortes émotions et le futur tragique du couple ?Dans cette scène, le spectateur assiste pour la première fois à une rencontre de Bérénice et de Titus. La reine Bérénice est persuadée que Titus s'apprête à l'épouser et ne se doute pas qu'il a pris la décision de se séparer d'elle. Elle pense que ce qui tourmente Titus est le deuil de son père et lui demande de lui donner plus d'attention. [...]
[...] De son coté, Titus montre à quel point il estime son amante, et combien il se sent chanceux de recevoir son amour dans le vers 618 « C'est trop pour un ingrat prodiguer vos bontés ». Il tente de retenir et de cacher son amour, mais sa passion est trop forte et l'empêche d'avouer à Bérénice ce qui pourrait lui faire du mal. On peut l'observer dans la réplique vers 621-623, en particulier le vers central « Mon cœur de plus de feux ne se sentit brûler »Dans cette scène, les émotions des personnages sont également frappantes par leur contraste. [...]
[...] Mais Bérénice pense en entendant ces mots que Titus est simplement malheureux à cause de son deuil et ne se doute pas qu'elle est en réalité au centre de ses tourments. Elle ne comprend pas l'origine de sa douleur et donc ne peut pas la soulager. Cette confusion est visible dans la multitude de questions posées par Bérénice et également dans son utilisation de nombreux connecteurs inverseurs (« mais » v 603). La dernière phrase de Titus est négative « je ne puis rien lui dire » v 623 et indique que toute cette discussion ne mène à rien et qu'il est incapable de se faire comprendre par Bérénice malgré ses efforts.La tournure tragique Cette première réunion de Bérénice et de Titus annonce déjà leur destin tragique et la souffrance qui les attend. [...]
[...] Cela donne l'impression d'un étau menaçant qui se resserre sur les personnages et qui les enferme, en particulier Titus qui est pris au piège dans cette conversation et est incapable de dire ce qu'il avait prévu d'annoncer.Pour conclure, il s'agit donc bien d'une scène passionnée et intense dans laquelle le rythme des répliques s'accélère de manière pesante. Bérénice se montre passionnément amoureuse mais également tourmentée par le silence et la distance de Titus. De son coté, Titus est incapable d'annoncer sa décision à son amante et quitte la scène sans avoir pu le faire. Racine montre ici à quel point cette pièce est tragique malgré l'absence de mort dans l'intrigue. Le déchirement que vivent Bérénice et Titus et leur inévitable destin suffit à rendre la scène tragique. [...]
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