Dans les vers précédents notre extrait, Arsace cherche les motifs du désir de départ d'Antiochus, en évoquant tour à tour des offenses éventuelles faites par Bérénice ou Titus : mais à chaque fois, Antiochus répond par la négative...
La tirade d'Arsace s'ouvre sur des questions insistantes : ses deux premières phrases, affectées de la modalité interrogative, illustrent fort bien son incompréhension et sa stupéfaction (...)
[...] Arsace, quant à lui, est réduit à agir sans tout savoir : il lui faut appareiller les vaisseaux * CONCLUSION Ainsi, dans cet extrait, malgré les efforts et les arguments pragmatiques d'Arsace qui font d'Antiochus un ami et un double valeureux de Titus (Antiochus a donc, au-delà d'un rôle assez hésitant d'amoureux transi, une vraie étoffe de héros : il a été le sauveur de Rome Antiochus ne se résout ni à changer d'avis, ni à révéler à son confident la blessure secrète qui est l'origine de son désir de partir Antiochus de fait que louvoyer devant les demandes d'éclaircissement d'Arsace ; le confident ne parvient pas à cerner son maître, mais le spectateur, lui, a plus de clés en main Les deux personnages sont donc en décalage et l'incompréhension demeure. L'entretien de Bérénice et d'Antiochus, tant attendu depuis la toute première scène de la pièce, est imminent, et va sceller le sort d'Antiochus, qui de fait va choisir de se retirer, même si ce départ n'aura finalement lieu qu'à l'ultime scène de la tragédie. [...]
[...] D'emblée et comment le lui reprocher ? - , il se méprend sur les motifs d'Antiochus, notamment en faisant allusion à un caprice alors qu'au contraire sa décision a été longuement méditée De plus, au v 99, la position d'Antiochus en complément d'objet direct quel caprice vous rend fait de cet homme une sorte de personnage aliéné, profondément troublé, plus maitre de lui-même, et guère raisonnable donc : Arsace va ainsi s'efforcer de le ramener à la raison Arsace s'avère très pragmatique : il estime que jamais sans doute la fortune n'a davantage souri à Antiochus. [...]
[...] Au v 125, Antiochus louvoie une fois de plus, dévie et n'apporte pas de vraie réponse, en répondant par une question : Que veux-tu que je dise Le v 125 montre quantà lui combien il est obsédé par l'idée de l'entretien à venir. Notons au passage que l'attente est une constante chez Antiochus, qui est un personnage souvent plongé dans l'expectative Arsace tente une fois encore de pousser Antiochus dans ses derniers retranchements, au v 126 : Hé bien, seigneur ? [...]
[...] Que veux-tu que je dise ? J'attends de Bérénice un moment d'entretien. Arsace Eh bien, Seigneur ? Antiochus Eh bien, Seigneur ? Son sort décidera du mien. [...]
[...] COMMENTAIRE DE TEXTE LITTERAIRE. Bérénice, Racine Rappel du texte à commenter : Arsace J'aurais tort de me plaindre. Et pourquoi donc partir ? Quel caprice vous rend ennemi de vous-même ? Le ciel met sur le trône un prince qui vous aime, Un prince qui jadis témoin de vos combats, Vous vit chercher la gloire et la mort sur ses pas, Et de qui la valeur, par vos soins secondée, Mit enfin sous le joug la rebelle Judée. [...]
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