Paru en feuilleton dans le Gil Blas du 8 avril au 30 mai 1885, Bel-Ami de Maupassant, a été édité chez Havard au mois de mai puis traduit en russe. Chronologiquement, ce roman réaliste est le deuxième de l'auteur.
Grâce à son expérience des chroniques, rédigées surtout dans des journaux comme le Gaulois et Gil Blas, Maupassant décrit dans Bel-Ami le milieu de la presse, qu'il connaît bien.
Si dans le premier journal, plutôt mondain, il signe les articles de son nom, dans le deuxième, plus léger, il signe sous le pseudonyme de Maufrigneuse pour y faire de la critique d'art ou littéraire, il traite les événements politiques, l'actualité, comme le suffrage universel ou la colonisation en Afrique du Nord, mais se penche aussi sur les moeurs, en s'intéressant à l'amour et au divorce, par exemple.
Introduction :
Le texte que nous étudierons est extrait de la première partie du chapitre II de Bel-Ami, roman publié par Maupassant en 1885.
Georges Duroy, un jeune homme, agent depuis peu de temps aux chemins de fer à Paris, n'a pas beaucoup d'argent mais est désireux d'« arriver ». Un jour, un ancien camarade de régiment, Forestier, rencontré par hasard, lui propose de le faire entrer au journal où il travaille. Forestier invite donc Duroy à un dîner chez lui, et lui prête de l'argent pour louer un modeste habit. Duroy arrive chez Forestier, à l'heure dite, se voit dans une glace sur le palier et se sent rassuré quant à son habit dont il est conscient des imperfections.
En quoi ce passage marque-t-il le début de l'ascension sociale du héros ?
I) Première entrée dans le monde de Duroy
a) Une scène de confrontation de classes sociales
Apparition presque brutale du valet : « il sonna. La porte s'ouvrit presque aussitôt et il se trouva en présence d'un valet [...]. » Succession d'actions rapides dans le passé, marquées par les passés simples (...)
[...] Ambiguïté avec les termes étreint caressant bras = sensualité, érotisme comme chez la maîtresse de maison. Mais tout est dissimulé sous des apparences convenables. Le double portrait de Mme Forestier Les deux raisons du double portrait : Deux descriptions de Mme Forestier : d'abord au moment où Duroy la voit en entrant dans le salon, ensuite lorsqu'il la regarde, assis dans le fauteuil, avec attention. Mme Forestier une femme belle, blonde, seule au milieu d'un jardin Ève Duroy pénètre dans l'existence tant attendue, rêvée = monde de l'onirisme, où Ève, femme initiatrice, l'attend, comme Duroy attendait une nouvelle vie. [...]
[...] Charles m'a raconté votre rencontre d'hier soir, et je suis très heureuse qu'il ait eu la bonne inspiration de vous prier de dîner avec nous aujourd'hui. Il rougit jusqu'aux oreilles, ne sachant plus que dire ; et il se sentait examiné, inspecté des pieds à la tête, pesé, jugé. Il avait envie de s'excuser, d'inventer une raison pour expliquer les négligences de sa toilette ; mais il ne trouva rien, et n'osa pas toucher à ce sujet difficile. Il s'assit sur un fauteuil qu'elle lui désignait, et quand il sentit plier sous lui le velours élastique et doux du siège, quand il se sentit enfoncé, appuyé, étreint par ce meuble caressant dont le dossier et les bras capitonnés le soutenaient délicatement, il lui sembla qu'il entrait dans une vie nouvelle et charmante, qu'il prenait possession de quelque chose de délicieux, qu'il devenait quelqu'un, qu'il était sauvé ; et il regarda Mme Forestier dont les yeux ne l'avaient point quitté. [...]
[...] En s'asseyant dans le fauteuil, les impressions de Duroy se modifient : il lui sembla qu'il entrait dans une vie nouvelle et charmante, qu'il prenait possession de quelque chose délicieux, qu'il devenait quelqu'un, qu'il était sauvé ; nouvelle et charmante possession délicieux = notion de plaisir (femme), alors que les 2 dernières propositions = arrivisme, ambition quelqu'un sauvé Impressions liées dans la même phrase, la FEMME placée avant la REUSSITE SOCIALE (femme = moyen). Civilité de son hôtesse et jeu de regards : il regarda Mme Forestier dont les yeux ne l'avaient point quitté = regard accueillant origine des bonnes impressions de Duroy. Rassuré, Duroy examine plus attentivement Madeleine = portrait détaillé. Silhouette : une robe de cachemire bleu pâle [ . ] dessinait bien sa taille souple et sa poitrine grasse Ensemble particulièrement agréable mais pas de perfection adjectif grasse = connotation légèrement dépréciative. [...]
[...] Chronologiquement, ce roman réaliste est le deuxième de l'auteur. Grâce à son expérience des chroniques, rédigées surtout dans des journaux comme le Gaulois et Gil Blas, Maupassant décrit dans Bel-Ami le milieu de la presse, qu'il connaît bien. Si dans le premier journal, plutôt mondain, il signe les articles de son nom, dans le deuxième, plus léger, il signe sous le pseudonyme de Maufrigneuse pour y faire de la critique d'art ou littéraire, il traite les événements politiques, l'actualité, comme le suffrage universel ou la colonisation en Afrique du Nord, mais se penche aussi sur les mœurs, en s'intéressant à l'amour et au divorce, par exemple. [...]
[...] Une jeune femme blonde était debout qui l'attendait, toute seule, dans une grande pièce bien éclairée et pleine d'arbustes, comme une serre. Il s'arrêta net, tout à fait déconcerté. Quelle était cette dame qui souriait ? Puis il se souvint que Forestier était marié ; et la pensée que cette jolie blonde élégante devait être la femme de son ami acheva de l'effarer. Il balbutia : - Madame, je suis . Elle lui tendit la main : - Je le sais, monsieur. [...]
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