Beaux et grands bâtiments d'éternelle structure, Malherbe, poème, sonnet, classicisme, amour, sentiments, passion
François de Malherbe (1555-1628) est un poète de Cour officiel sous le règne d'Henri IV. Appartenant au mouvement du classicisme dont il est le précurseur, il a soutenu une poésie fortement structurée, harmonieuse, régulière et empreinte de lyrisme. Le poème étudié ne porte pas de nom et appartient aux Oeuvres de Malherbe. Il s'agit d'un sonnet en l'honneur de la vicomtesse d'Auchy avec qui le poète a entretenu une liaison. Composé de deux quatrains et de deux tercets, il contient 14 alexandrins césurés à l'hémistiche. Dans ce sonnet, Malherbe exprime la tristesse qu'il éprouve en l'absence de la vicomtesse en l'associant à l'architecture et aux jardins de Fontainebleau du roi Henri IV dans lesquels il se promène.
[...] En conclusion, Malherbe parvient à faire l'éloge du roi Henri IV avec l'évocation de ses beautés architecturales ainsi que de la nature, mais il tourne cet éloge en un hommage galant à Caliste, la vicomtesse d'Auchy. Le sonnet se plie rigoureusement aux règles classiques et présente l'un des concepts clefs du classicisme, à savoir la mise en rapport de l'art et de la nature. Ce poème est un véritable « locus amoenus » (lieu agréable en latin) qui dépeint un cadre idyllique propice à l'évasion des sentiments du poète. [...]
[...] Beaux et grands bâtiments d'éternelle structure - François de Malherbe (1630) - En quoi ce sonnet, en apparence un éloge architectural, est-il un hommage galant marqué par le classicisme ? François de Malherbe (1555-1628) est un poète de cour officiel sous le règne d'Henri IV. Appartenant au mouvement du classicisme dont il est le précurseur, il a soutenu une poésie fortement structurée, harmonieuse, régulière et empreinte de lyrisme. Le poème étudié ne porte pas de nom et appartient aux Oeuvres de Malherbe. [...]
[...] La nature étant l'?uvre de dieu, le roi apparaît comme une entité supérieure en la maîtrisant alors qu'en tant que roi, il est seulement censé être le représentant du divin sur terre. En somme, Malherbe mêle beauté et agréable pour réaliser un éloge de l'art royal, mais ce n'est que pour mieux le tourner en un hommage galant. II. Le lyrisme amoureux Du fait de rendre hommage à la dame de son c?ur, le sonnet est empreint de lyrisme. La description de la nature participe fortement à ce lyrisme, ainsi que la peine ressentie en l'absence de l'être aimé, tout en restant dans l'idéal classique fait d'équilibre et de raison. [...]
[...] Pourtant, si le poète vante les mérites de l'art, ses sentiments envers Caliste sont supérieurs à l'architecture, et même à la nature. En outre, le champ lexical de l'agréable est très présent : « Avez toujours des fleurs, et ombrages verts » (v.6) ce qui a un effet hyperbolique et élève encore plus la magnificence du paysage. Les adjectifs mélioratifs « superbes » (v.2) et « agréable » (v.8) participent eux aussi à la mise en valeur de l'architecture décrite par le poète. L'évocation des « bois, fontaines, canaux » (v.10) donne la sensation d'être transporté dans un lieu paradisiaque qui favorise l'élan amoureux. [...]
[...] La reprise de ce dernier en début des deux quatrains marque une anaphore qui renforce cette insistance sur la beauté. Le prénom de son aimée, Caliste, a lui-même la beauté pour valeur car il dérive du grec kallístê qui signifie « la plus belle ». La vicomtesse est donc l'incarnation d'un idéal de beauté qui correspond aux canons esthétiques de l'époque. D'autre part, on peut voir une réflexion implicite sur la beauté dans ce poème. En effet, l'architecture est une forme d'art qui est ici associée à l'amour. [...]
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