Etude de la pièce de Beaumarchais Le Mariage de Figaro. Zoom sur les personnages, leur caractère et leur rôle dans l'histoire. Aperçu de l'époque où se déroule la pièce.
[...] Mais un incident imprévu vient d'instruire Figaro du rendez-vous donné par sa fiancée. Furieux de se croire trompé, il va se cacher au lieu bien indiqué pour surprendre le comte et Suzanne. Au milieu de ses fureurs il est agréablement surpris lui-même en apprenant que tout cela n'est qu'un jeu entre la comtesse et sa camariste pour abuser le comte; il finit par entrer de bonne grâce dans la plaisanterie; Almaviva, convaincu d'infidélité par sa femme, se jette à genoux, lui demande un pardon qu'elle lui accorde en riant, et Figaro épouse Suzanne. [...]
[...] Il continue à poursuivre les formes variées de l'éternel féminin et à concilier la jalousie avec l'inconstance La Comtesse, enfin, a gardé son honnêteté foncière, malgré les tentations plus nombreuses. La vie moderne l'a rendue à la fois plus libre et plus énergique. Mais sa dureté n'est qu'un masque et elle cache précieusement sa féminité bien française, faite de charme, de tendresse et de tenue. Française, oui, ainsi que tous les autres personnages, ainsi que la pièce, ainsi que l'auteur. [...]
[...] Pièce personnelle, le Mariage prépare le drame romantique, avec son lyrisme, sa philosophie, son éloquence, mais par sa poésie gamine et la prédominance de l'amour, il autorise le Musset des Proverbes. Comédie de mœurs, comédie sociale, comédie de caractères, il annonce respectivement Augier, Dumas fils, Porto-Riche. La formule des cinq actes en prose, fortement intrigués et très variés de ton, sera reprise par Scribe et Sardou. La reconnaissance larmoyante de Marceline et de Figaro excusera les artifices populaires de Bouchardy, Pixérécourt et d'Ennery. Les pavillons à surprises du cinquième acte donneront l'idée aux vaudevillistes du Palais-Royal de leurs garçonnières à placards. [...]
[...] N'est-ce pas, au fond, la seule raison qui explique et permette d'espérer, tant qu'il y aura une France, l'immortalité du Mariage de Figaro? [...]
[...] Sans doute Beaumarchais peint-il le XVIIIème siècle, comme Molière a peint le XVIIe siècle ; mais non moins que Molière il atteint le permanent. Il y aura toujours des Almavivas qui feront tout pour avoir Rosine et qui l'abandonneront, quand ils l'auront. Il y aura toujours des Rosines délaissées, encore aimantes et déjà songeant d'un Chérubin. Il y aura toujours ce contraste entre le robuste bon sens de Figaro et de Suzanne obligés de gagner leur vie, et la fantaisie dangereuse du Comte, mélancolique de la Comtesse, qui ne se sont donné que la peine de naître. [...]
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