Dans l'acte III de la pièce Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, le Comte occupe une place importante. Il s'est fait mener en bateau durant l'acte II, et, sentant qu'il perd le contrôle de ce qui l'entoure, il tente d'éclaircir les complots de sa femme et de ses valets, Figaro et Suzanne en particulier. La scène 4 de l'acte III est un monologue révélateur du Comte qui se croit seul dans la salle du Trône. Elle est au milieu de la pièce et joue donc un rôle relativement important, d'autant plus qu'elle précède la première confrontation, sorte de joute oratoire entre le maître et le valet (que le Comte remportera de justesse). Ce monologue est l'expression de son impression - d'ailleurs juste - de s'être fait duper par tous, la Comtesse et Chérubin (avec l'aide de Suzanne) dans un premier temps, puis par Figaro qui couvre le jeune page qui a été renvoyé (...)
[...] Ce soliloque suit plus ou moins la trame de l'acte II, parlant d'abord principalement de ses vassaux et de la Comtesse, puis de Suzanne. Le monologue sert aussi de pause à la pièce, parmi toutes les allées et venues des nombreux personnages. Il s'agit donc dans un premier temps d'une tentative de compréhension de l'intrigue de sa part, puis d'une remise en doute de lui-même, d'un questionnement intérieur à propos de sa relation avec la Comtesse, et enfin, il se ressaisit. [...]
[...] C'est un personnage égocentrique qui ne prend pas en compte les sentiments de ceux qui l'entourent. C'est ainsi qu'il se questionne pour la première fois depuis le début de la pièce sur les sentiments de sa femme : La maîtresse affectée d'une terreur fausse ou vraie. Cependant, cet intérêt porté aux sentiments d'autrui n'est en fait que dans son intérêt personnel : c'est en comprenant les autres que le Comte saura démêler les fils de l'intrigue qu'il ne comprend pas. [...]
[...] Il se questionne donc sur sa position de maître, de mari, incertain à propos de ses relations. Lui qui pensait tout contrôler se retrouve à présent démuni. C'est pour cela qu'il annonce sa volonté de sonder Figaro, afin de retrouver sa position de maître absolu au château. Cependant, le Comte a conscience de bien trop penser, se focaliser sur lui, d'être paranoïaque. Il avoue en effet : En vérité quand la tête se monte, l'imagination la mieux réglée devient folle comme un rêve ! Il croit donc avoir des tendances à la folie. [...]
[...] Le Comte se recentre par la suite sur sa femme, la Comtesse Almaviva. Il se remet en question, mais doute d'elle en même temps. Sans penser forcément au page Chérubin qu'il a renvoyé, il se met seul en position de mari trompé. Il a pourtant pour le moment tort sur ce point (alors qu'il le sera dans le troisième volet de la trilogie de Beaumarchais, L'autre Tartuffe ou la Mère Coupable, dans lequel la Comtesse et Chérubin passeront une nuit au caractère relativement incestueux ensemble). [...]
[...] Malheureusement pour lui, malgré sa personnalité pleine de ruse et ses talents de rhéteur, le Comte gagne par chance cette confrontation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture