Analyse et description de Le Mariage de Figaro de Beaumarchais. Cette pièce est-ele un avant goût de la Révolution ?
[...] Figaro s'enrichit donc au cours de la pièce. Il veut par la ruse s'approprier une dot qu'il pense avoir méritée par ses services et que le comte n'accorde qu'à l'amour vénal de Suzanne. Il pense donc pouvoir sans aucune mauvaise conscience empocher l'or et les présents les trois dots lui sont remises personnellement : c'est bien au mari rassuré et non à Suzanne que la comtesse remet l'argent qui devait payer l'adultère. Le bonheur de ce couple bourgeois est assis sur une fortune méritée. [...]
[...] Le mariage de Figaro : un prémisse de la révolution ? On connaît le mot prêté à Louis XVI : Il faudrait détruire la Bastille pour que la représentation de cette pièce ne fût pas un inconséquence dangereuse Quelques années plus tard, Napoléon estimera que c'est déjà la révolution en action Mais en 1784, Beaumarchais, pas plus que la plupart de ses contemporains, n'imagine qu'une révolution puisse être proche, ni même possible. En principe, une comédie doit d'ailleurs se ocntenter de dépeindre les mœurs, sans aborder les sujets graves, réservés à la tragédie. [...]
[...] La première scène ou il mesure sa chambre est emblématique : tout au long de la pièce, il mesure sa place et cherche à élargir ou à maintenir l'étendue de ses biens. La place de l'argent Dans cette pièce, il est en effet souvent question d'argent. Figaro doit toujours cent écus à Bartholo. Il a emprunté à Marceline deux mille piastres fortes, soit dix mille livres, la somme est considérable : on peut rappeler que le fameux procès de Beaumarchais contre le comte de la Blanche portait sur une somme de quinze mille livres ! [...]
[...] Conclusion Beaumarchais n'est donc pas révolutionnaire au sens ou ses idées n'ont rien d'original, et ou elles ne proposent pas de renversement de la hiérarchie sociale. Mais il met en action des thèmes déjà courants et leur donne une portée qu'ils n'avaient pas encore. Le mariage de Figaro, victime de la censure, dune cabale qui semblait injuste, a pu ainsi concentrer l'attention de toute une sensibilité prérévolutionnaire. Livrée à l'enthousiasme du public, la pièce a été chargée dune force subversive très supérieure à celle que suggérait le texte. [...]
[...] La liberté avec laquelle Figaro et Suzanne s'adressent à leur maître équilibre son pouvoir absolu. Antonio lui-même dénonce les abus du comte : l'y parguenne, une bonne providence : vous en avez tant fait dans le pays, qu'il faut bien aussi qu'à votre tour traitant implicitement son maître de cocu. Ce personnage comique est comme la soupape de sécurité qui permet de supporter l'arbitraire ( voir II, 21). Et si à la fin de la pièce, le comte est à l'évidence vaincu, la situation de Figaro n'en est psa pour autant modifiée. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture