Beaumarchais, "Le mariage de Figaro", Acte V scène 3 : commentaire - publié le 09/04/2010

Résumé du document

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799) est un dramaturge de l'époque des Lumières, fondateur de la "Société des Auteurs Dramatiques" en 1777 avec Marmontel et Sedaine, mais aussi horloger, espion, financier et homme d'affaire, il eut une vie très mouvementée marquée par de nombreux procès et quelques séjours en prison. Le mariage de Figaro appartient à une trilogie, avec Le Barbier de Séville et La mère coupable. Cette pièce a été jouée pour la première fois en 1784 et a toujours connu un grand succès (...)

Extraits

[...] Mais très vite Figaro s'en prend à son maître, le Comte. L'exclamation le perfide! désigne celui-ci. Il fait comme s'il s'adressait directement à lui, avec un ton provocateur : Non, Monsieur le Comte, vous ne l'aurez pas. alors qu'il vient d'évoquer sa maîtresse Les didascalies montrent également que le personnage est tourmenté : se promenant au début du monologue, Il s'assied sur un banc au moment où il réfléchit à sa destinée Il se lève au moment où il est le plus vindicatif, Il se rassied au moment où il évoque sa situation et son vécu, et ironise sur l'attitude de ses persécuteurs. [...]

[...] Mais le héros ne perd pas pour autant sa lucidité et le ton polémique de la scène est évident. De même, il retrouve très rapidement son humour et son ironie, et son goût pour la satire. Ainsi le système de liberté qui touche à la fois la presse et la littérature, est déjà une expression qui traduit un paradoxe, mais les tournures négatives de la dernière phrase ironise sur son caractère absurde. La désignation du métier contraire pour qualifier le théâtre est également burlesque. [...]

[...] traduisent son agitation passionnée. L'évocation de ses différents métiers, de sa difficulté à vivre de sa plume, des persécutions liées à son activité d'écrivain, parfois avec une tonalité pathétique, comme dans les expressions Mes joues creusaient; mon terme était échu . ou n'ayant pas un sol comme il faut dîner rappelle à l'évidence les propres difficultés de l'auteur. Sa réflexion sur sa destinée et sur sa propre personne, qui annonce le héros romantique, est aussi une des constante de l'œuvre de Beaumarchais. [...]

[...] montre le ressentiment de Figaro, mais aussi celui de l'auteur. Enfin certains propos s'apparentent à des maximes : Ne pouvant avilir l 'esprit, on se venge en le maltraitant L'une est devenue célèbre : sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur qui joue sur l'opposition éloge - blâmer et qui se trouve aujourd'hui sur la page de titre du quotidien Le Figaro. Conclusion : Cet extrait du célèbre monologue du héros de cette comédie a donc une tonalité fortement polémique, en mettant en cause les privilèges de la noblesse et la censure, mais elle nous permet aussi de découvrir un personnage riche et contestataire, très proche de l'auteur. [...]

[...] Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799), Le Mariage de Figaro (Acte scène extrait : Du début de la scène jusqu'à . je puis tout imprimer librement, sous l'inspection de deux ou trois censeurs . Commentaire composé Introduction : Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799) est un dramaturge de l'époque des Lumières, fondateur de la Société des Auteurs Dramatiques en 1777 avec Marmontel et Sedaine, mais aussi horloger, espion, financier et homme d'affaire, il eut une vie très mouvementée marquée par de nombreux procès et quelques séjours en prison. [...]