Le mariage de Figaro, représenté pour la première fois en 1784, occupe la place centrale d'une trilogie que Beaumarchais nommera en 1797 le « roman de la famille Almaviva ». Nous sommes dans l'acte II, à la scène 16. Le comte et la comtesse se retrouvent seuls sur scène. Dans les scènes précédentes, entendant le comte arriver, Chérubin se cache dans le cabinet près de la chambre de la comtesse, et Suzanne se réfugie derrière une alcôve. Le comte enferme Chérubin a clé, Suzanne le libère, et celui-ci s'enfuit par la fenêtre. Suzanne s'enferme alors à sa place, attendant le retour du comte et de la comtesse.
Comment est montrée dans cette scène la jalousie orgueilleuse du comte et l'assujettissement de la comtesse ? (...)
[...] Nous voyons que par la suite le rythme des dix prochaines répliques changent, il s'accélère, les répliques sont brèves. un enfant, Monsieur hé qui donc ? a peine osé-je le nommer ! Ces moments d'accélération brutales nous amènent à croire que la violence physique menace. D'une façon générale, le travail de Beaumarchais sur son texte vise à toujours resserrer le dialogue en multipliant les ellipses, les interruptions, les points de suspension, les questions, à abréger les répliques ou a les enchainer étroitement l'une à l'autre. [...]
[...] Me croyez vous capable de manquer à ce que je me dois ? avec cette réplique, la comtesse tente une ultime fois de faire culpabiliser le comte, tout en faisant allusion a ses devoirs d'épouse fidèle, et à la bonne conduite des femmes nobles du XVIIIe siècle qui avaient une contrainte liée à la réputation. Ce dernier argument de la comtesse montre toutefois des signes de fébrilité, contrairement aux arguments précédents qui semblaient montrer une certaine assurance de sa part. [...]
[...] Beaumarchais établit ici une critique de la noblesse. Le véritable sujet de la pièce est finalement l'abus de pouvoir immoral que le Comte exerce sur ses serviteurs. La relation hiérarchique féodale qui justifie une relation dominant/dominé est remise en cause et dénoncée, non seulement par ceux qui la subissent mais aussi par la Comtesse : il s'agit dès lors de démontrer que cette relation est obsolète à une époque en pleine mutation sociale. Tandis que le comte étale son autorité, la comtesse tente assez subtilement mais sans succès, avec plusieurs arguments, de l'empêcher d'ouvrir la porte du cabinet. [...]
[...] (comte/ Chérubin) On voit bien que la comtesse prend la défense du jeune page, et va jusqu'à supplier son mari pour que celui-ci ne lui fasse pas de mal. III- la comtesse qui agit comme une mère et une amante face à un comte colérique et irrespectueux . Chérubin et la comtesse sont effrayés des réactions du comte. Dans la scène 10 de l'acte II, lorsque le comte arrive, la comtesse est effrayée c'est mon époux ! Grands dieux ! . Vous sans manteau, le col et les bras nus ! Seul avec moi ! [...]
[...] Beaumarchais joue dans cette scène avec l'effet de surprise des personnages, mais aussi avec la mise en scène. III- Une scène proche du drame et une chute inattendue pour les deux époux Nous observons clairement que cette scène montre une situation de crise entre les deux époux. Elle met le page dans une situation critique, et la suite de l'intrigue dépendra de ce qu'il se produit dans cette scène, étant donné que les plans de Figaro seront interrompus. à la fin de la scène, nous pouvons noter la forte présence des didascalies. [...]
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