Ce chapitre XVI est issu du roman Vipère au poing d'Hervé Bazin, écrivain français, né en 1911, mort en 1996. C'est avec ce roman, paru en 1948, que Bazin connaît la notoriété. Il s'agit d'un roman autobiographique, même si la règle fondamentale de l'autobiographie n'est pas respectée. En effet, l'auteur, le narrateur et le personnage ne font pas UN, comme c'est l'usage dans l'autobiographie. Le narrateur, Jean Rezeau est bien le personnage principal du roman, mais il ne porte pas le même nom que l'auteur. Cependant, l'on sait que de nombreux éléments vécus par Hervé Bazin - dont le véritable nom est Jean-Pierre Marie Hervé-Bazin, correspondent à ce qui est décrit dans le roman.
Le sujet du roman porte essentiellement sur la relation conflictuelle entre la mère du narrateur et lui-même. Conflit qui s'exerce aussi à l'encontre de ses deux autres frères : Ferdinand et Marcel.
Analyse du Chapitre XVI :
Ce chapitre amorce le dernier tiers du roman et relate une tentative avortée de faire se noyer Folcoche, la mère des trois garçons. Après avoir tenté de l'empoisonner avec de la belladone, et à la suite de nombreuses punitions, privations et brimades, les trois fils de Folcoche cherchent à nouveau à se venger de leur mère. Ce jour-là ils désobéissent et dépassent la limite imposée par leurs parents au cours de leur promenade en barque sur l'Ommée. Mais Folcoche, depuis la rive, leur intime de revenir. Nourris de toute la haine et la colère accumulées contre elle, les garçons refusent d'obtempérer et cherchent à échapper à leur mère "bien décidée à sauter dans le bateau lorsqu'il filerait entre ses jambes".
Les particularités de cette scène
Le lecteur assiste à une scène très vivante, qui a lieu, non plus dans l'espace clos de la maison, mais à l'air libre et qui oppose les trois fils formant bloc sur leur bateau, face à leur mère, seule, postée sur la rive (...)
[...] Cependant, l'on sait que de nombreux éléments vécus par Hervé Bazin dont le véritable nom est Jean-Pierre Marie Hervé-Bazin, correspondent à ce qui est décrit dans le roman. Le sujet du roman porte essentiellement sur la relation conflictuelle entre la mère du narrateur et lui-même. Conflit qui s'exerce aussi à l'encontre de ses deux autres frères : Ferdinand et Marcel. Analyse du Chapitre XVI : Ce chapitre amorce le dernier tiers du roman et relate une tentative avortée de faire se noyer Folcoche, la mère des trois garçons. [...]
[...] La rage au cœur, je dus assister au sauvetage de Folcoche par elle-même. Sauvetage par elle-même, je dis bien, car elles étaient deux dans l'Ommée : la fragile Mme Rezeau, toute couturée, sans muscles, manquant de souffle, et l'indomptable Folcoche, décidée à vivre et à faire vivre son double, malgré l'eau sale qui lui trempait les cheveux, lui rentrait dans la gorge, vivement recrachée, malgré nos silencieuses prières à Satan. La voilà qui se rapproche de la berge, la voilà qui s'agrippe à une touffe de sauges, l'arrache, retombe, saisit cette fois une racine plus solide et se hisse péniblement sur la rive où elle s'effondre, épuisée, mais sauvée Oh ! [...]
[...] Les conséquences de cet acte seront terribles : enfermement de Jean, menace du fouet. Le garçon prendra la fuite, se rendra en train à Paris pour demander l'arbitrage de ses grands-parents maternels. Le lecteur comprend que Brasse-Bouillon n'est plus un enfant craintif et docile. Quelles intentions et réactions ? Le témoignage d'un narrateur devenu adulte qui regarde son passé et analyse son enfance. Raconter sans rien cacher, même les actes terribles comme la tentative d'empoisonnement ou de noyade de la mère. [...]
[...] Poussé par le courant et par moi, celui-ci se présenta bien devant elle, mais, à l'instant précis où elle sautait, je donnai un brusque coup de barre à droite. Folcoche tomba dans la rivière. Renversant la manœuvre, je réussis à lui passer sur la tête, qui érafla le fond de tôle, et à m'éloigner suffisamment pour qu'elle ne puisse s'agripper au bastingage. Feignant l'affolement, je laissai échapper ma godille, afin de me trouver dans l'incapacité officielle de lui porter secours. Cropette poussait des cris lamentables. Frédie se tordait le nez à gauche, passionnément, en répétant : Splendide ! Splendide ! [...]
[...] J'avais à peine consommé ce petit crime, pour m'entraîner à mieux, lorsque retentirent les appels connus de Folcoche lancée sur le sentier de la guerre. Les enfants ! Les enfants ! Où êtes-vous ? Manquait plus que ça, nom de Dieu ! jura Frédie qui trouvait l'expression masculine. Qu'est-ce qu'on va encore prendre ! gémit Cropette. Nous redescendîmes à vive allure. Mais, à la passerelle (terminus autorisé), Folcoche nous attendait. Elle cria de loin : Débarquez immédiatement et rentrez à la maison. [...]
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