Commentaire composé sur le poème L'invitation au voyage tiré du recueil Les Fleurs du Mal de Baudelaire.
[...] On découvre ainsi ce texte musical et apaisant de L'invitation au voyage poème extrait de la section Spleen et idéal Il appartient plus précisément au cycle de Marie Daubrun, jeune actrice que connut Baudelaire. Dans quelle mesure ce poème se fait promesse de voyage épanouissant le rêve d'idéal. Cette invitation prend le triple visage de l'évocation d'un lieu idéal, l'évocation d'une femme aimée, évocation d'une initiation esthétique. Ce poème compte trois strophes séparées par le refrain auxquelles correspondent trois paysages. La première strophe est un paysage extérieur de la hollande. La seconde est un regard intérieur. [...]
[...] Dans les deux cas elle est source de douceur ( vers 2). Le désir de fusion est sensible dans l'emploi des déterminants possessifs ( mon, mes vers 9 et 11). D'une part il y a le tutoiement qui marque une proximité, d'autre part, la fusion apparaît car il y a une addition de moi et toi à notre Ceci est très rare chez Baudelaire. Une relation ambiguë : Cependant dans ce rêve de bonheur et d'humanité se glisse la duplicité de la femme. [...]
[...] Très souvent, la rime revient comme un écho rapproché. A l'intérieur des vers il y a un regroupement de sonorités identiques : Vers : Les soleils mouillés De ces ciels brouillent C'est une allitération en " l Ceci se passe aussi en vers 18-19. La musique tout à fait propice à la rêverie renforce l'idée de voyage imaginaire. Un lieu indéterminé : " la bas " est la première indication que donne le poète repris par le refrain par l'adverbe " là Un lieu qui n'est déterminée que par opposition à ici donc comme un lieu idéal car il s'oppose a la réalité. [...]
[...] La richesse des sensations présentes dans ce poème permet la correspondance et participe à l'harmonie du monde On trouve en effet des : - des perceptions visuelles : très présentes dans l'évocation des différents tableaux de paysages (ciels ) yeux d'intérieurs (luisants) lumière et couleurs concrétisés par l'impératif vois (vers 25). - des perceptions olfactives : " fleurs " , " odeurs " et " senteurs " - des perceptions tactiles : " des meubles. polis (vers 16) - des perceptions auditives : crées par la richesse des assonances et des allitérations. Ainsi la 2ème strophe est dominée par les allitérations de consonnes liquides et vibrantes : Les plus rares fleurs mêlant leurs odeurs. De même les assonances en " an " sont fréquentes aux vers 19-23. [...]
[...] Baudelaire considère l'orient comme un retour aux civilisations natales. Ce voyage hors du temps semble retracer un retour à l'humanité : vivre, aimer. Les premiers vers font aussi référence au " vert paradis des amours enfantines " ( poème de Baudelaire). Ce voyage heureux est un retour à l'enfance de l'humanité. Conclusion : Ainsi le voyage vers l'idéal fait se rejoindre un " là- bas " mystérieux et peut être un avant mythique. La magie du lieu donne à imaginer un épanouissement et une harmonie qui sont contraires à l'oppression qu'engendre le spleen (angoisse, tristesse, mélancolie). [...]
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