La description de la maison va donner lieu à l'évocation de souvenirs, d'abord sur l'intérieur de l'habitat mais aussi sur son environnement. Dès le deuxième vers ("Notre blanche maison, petite mais tranquille"), le lecteur prend conscience qu'elle correspond à une période de bien-être de l'auteur. Certes, elle n'est pas grande, mais le calme et la pureté suggérée par l'épithète blanche sont des connotations hautement valorisantes (...)
[...] Cette lumière irradie dans la maison mais également dans le poème. Ce dont le poète se souvient c'est cette immense lumière qui a baigné toute son enfance. Elle inonde aujourd'hui son poème. - Les rideaux Le dernier élément de la maison à être évoqué se trouve dans le second hémistiche du dernier vers : les rideaux de serge. Ils sont frappés par la lumière du soleil, la rime entre cierge et serge renforçant la continuité entre celle-ci et les rideaux, et servent également de protection aux dîners. [...]
[...] Le retardement de l'apparition du verbe met en valeur les propositions apposées. En outre, les deux verbes sont conjugués au passé, temps du souvenir par excellence. Enfin, le soleil concentre et organise la progression du poème. Ainsi, sujet de la seconde proposition principale, il se trouve par là même au centre du poème, irradiant la maison de ses rayons et le poème de ses déclinaisons syntaxiques. De fait, dans le poème, le soleil, et donc la lumière, se pose sur tout et en particulier sur les souvenirs, les mettant en valeur. [...]
[...] À l'instar d'un cinéaste, Baudelaire va adopter une peinture en travelling : - d'abord, la ville (voisine de la ville, vers Cette habitation prend ainsi place dans un extérieur, suggérant une proximité inopportune. - puis, le jardin Son évocation reprend les descriptions lyriques et élégiaques de la nature, telles qu'elles ont habité la poésie française avant Baudelaire. C'est alors l'occasion des deux seules évocations mythologiques avec les déesses latines des fruits et des jardins et de l'amour : Sa Pomone de plâtre et sa vieille Vénus (vers 3). [...]
[...] La première, intitulée Spleen et idéal, est de loin la plus fournie, ne comptant pas moins de quatre-vingt- cinq poèmes. Elle constitue une forme d'exposition : c'est le constat du monde réel tel que le perçoit le poète. C'est dans cette section qu'est situé le court poème sans titre, LXX. Il évoque la maison de Neuilly où Baudelaire habitait avec sa mère avant le remariage de celle-ci, même si aucune référence autobiographique n'en est donnée. En seulement quelques vers, le poète effectue un remarquable travail du souvenir. [...]
[...] En fin de compte, le lecteur oublie presque le nom auquel ils se rapportent et il a tendance à ne retenir que la valeur intrinsèque de l'adjectif. De plus, la plupart de ces adjectifs mettent en œuvre une qualité visuelle de l'objet auquel ils se rapportent, comme par exemple blanche, petite et tranquille pour maison (vers 2). Tout le poème est ainsi concentré sur le regard du poète sur ses souvenirs, la lumière baignant le texte étant une métaphore de ce regard inquisiteur. [...]
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