Baudelaire, "Les Fleurs du Mal", "Une Charogne" - publié le 19/05/2008

Résumé du document

Ce document est une lecture analytique du poème Une charogne extrait du recueil de Charles Baudelaire Les Fleurs du Mal. Les notions essentielles du texte sont traitées en détail.

Extraits

[...] C'est une sorte de parodie de la poésie que pratiquaient les Ronsard en France par exemple ou encore Pétrarque pour l'Italie. En effet, Baudelaire utilise la poésie lyrique pour traiter un thème répugnant. La provocation s'exerce également dans le fait que le poème est un pied de nez à la philosophie du Carpe Diem (Horace) qui incite à vivre chaque jour intensément. Une provocation frénétique, digne du romantisme noir On retrouve une vision réaliste de la mort : exhalaisons pourriture carcasse putride squelette vermine Ces termes, sont choquant dans un recueil de poésie lyrique. [...]

[...] Baudelaire recrée la beauté à partir de la mort, de l'immonde. Il reconstruit à sa manière ce que le temps détruit tel un peintre comme le montre ces vers les formes s'effaçaient . l'artiste achève Sa description de la charogne en fait quelque chose de beau, d'accomplie. On retrouve chez Baudelaire la volonté d'associé le beau et le laid comme le titre de l'œuvre d'ailleurs entre les fleurs et le mal. Dans la strophe 12, l'auteur fait montrer que la poésie est plus forte que la matérialité physique et que la mort : Que j'ai gardé la forme et l'essence divine Dans ce poème la mort donne la vie comme nous le montre la strophe 6. [...]

[...] La puanteur était si forte, que sur l'herbe Vous crûtes vous évanouir. Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride, D'où sortaient de noirs bataillons De larves, qui coulaient comme un épais liquide Le long de ces vivants haillons. Tout cela descendait, montait comme une vague Ou s'élançait en pétillant On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague, Vivait en se multipliant. Et ce monde rendait une étrange musique, Comme l'eau courante et le vent, Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique Agite et tourne dans son van. [...]

[...] Il y a alors un décalage flagrant entre la forme et le fond. En effet un vocabulaire morbide est utilisé pour séduire. Des oxymores sont utilisés et donne un effet ironique comme carcasse superbe par exemple. Une parodie de la poésie galante et précieuse Relevez les verbes au passé simple. Dans un tel contexte, cela provoque un contraste car c'est le temps linéaire, le temps du langage soutenu. Alors que ce texte nous expose une charogne immonde. Dans les strophes on observe un décalage ironique. [...]

[...] Une idéalisation de l'horreur L'auteur utilise des procédés hyperboliques (exagérations des horreurs décrite) pour mieux expliquer le travail de recomposition par l'écriture. L'étude des dénominations de la charogne montre que Baudelaire voit en cette horreur de la beauté. De la strophe 2 à on observe une progression de la description. En effet, plusieurs étapes conduisent à l'idéalisation esthétique de la charogne : on passe de la charogne à la femme puis à l'accouplement et l'accouchement puis enfin à l'éclosion d'une fleur. [...]