Ce poème en prose appartient à une veine symbolique et fantastique bien représentée dans le recueil. Il reprend des éléments un bref passage de « Fusées », écrits intimes dans lequels Baudelaire évoque dans des termes très proches la chute de son auréole, tombée dans la boue de la rue (...)
[...] Au lecteur de deviner le lieu et la situation respective des deux interlocuteurs. Le premier interlocuteur joue un rôle mineur : il n'est qu'un faire-valoir du second, qui s'impose comme le héros de ce bref récit. Désigné par des périphrases littéraires, comme le buveur de quintessences ou le mangeur d'ambroisie on comprend qu'il s'agit d'une créature idéale, un poète doublé d'un être supérieur vertueux. L'auréole est un symbole d'élection, elle signale dans l'iconographie chrétienne les saints ; les élus de Dieu. [...]
[...] Lecture analytique Le Spleen de Paris de Baudelaire Analyse de Perte d'Auréole poème XLVI D FDL : 758 Perte d'Auréole poème XLVI Sommaire 1. Introduction 2. La forme 3. Les degrés de l'ironie 4. Conclusion Travail Introduction : Ce poème en prose appartient à une veine symbolique et fantastique bien représentée dans le recueil. Il reprend des éléments un bref passage de Fusées écrits intimes dans lequels Baudelaire évoque dans des termes très proches la chute de son auréole, tombée dans la boue de la rue. [...]
[...] De même, l'incident de la perte de l'auréole est présenté d'une façon tout à fait réaliste : elle est causée par le trafic intense des voitures, à la suite du mouvement brusque du narrateur effrayé par la cohue parisienne. Plus loin, la proposition de l'interlocuteur de mette une petite annonce pour retrouver l'objet ou de la réclamer au commissariat va dans le sens d'un réalisme trivial. Le comique de burlesque se définit précisément par le décalage des tons. Ici, Baudelaire invente un nouveau burlesque, en traitant une réalité immatérielle sur le mode de la banalité. Les éléments psychologiques confirment la dimension burlesque. Le narrateur souligne à plaisir sa phobie des voitures, son manque de courage (l.9 à 11). [...]
[...] La narration recherche constamment les effets de surprise et les souligne. - Un théâtre symbolique : Cette petite scène de comédie a évidemment une portée symbolique. Ce personnage d'une nature quasi divine est retombé au niveau de l'humanité ordinaire : l'accident banal devient donc implicitement un crime contre l'idéal. En outre, le héros pèche contre la morale, quand il accepte sa déchéance et profite de l'incident pour se livrer délibérément à l'immoralité. Le mystérieux héros du récit s'identifie bien sûr à Baudelaire lui-même. [...]
[...] Il la dirige contre lui- même, puisqu'il est ce personnage dégradé satisfait de sa propre déchéance. L'autodérision domine ici. Cependant, à un second niveau, le texte possède évidemment une signification morale. Le goût de l'abjection est revendiqué par el héros, tenté par le mal. La champ lexical de la boue (l.6) et de la fange le souligne. Mais, bien que cette déchéance soit vécue sur le mode tragique comme dans Les Fleurs du Mal, elle est traitée sur le mode léger et grinçant de la dérision. [...]
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