Le registre lyrique de ce poème est très clair, mettant en évidence une véritable déclaration d'amour :
- les pronoms personnels, sujet ("j'", vers 1 ; "Je", vers 33) et complément ("Mon", vers 11 et 36), de la première personne du singulier, rares et désignant le poète, s'adressent à la femme aimée par de nombreuses marques de la deuxième personne du singulier ("ton", vers 2 ; "ta", vers 5 ; "Tes", vers 13...). Ce tutoiement révèle l'intimité des deux protagonistes (...)
[...] - Dépendance également créée par les ondulations du corps de la femme aimée, associée métaphoriquement à un serpent qui danse (vers 19). Cette animalisation est symbolique, puisque dans la religion, le serpent est associé à un animal tentateur et maléfique, et même dans la mythologie, il se voit attribuer le pouvoir de tuer par le simple regard (basilic). Symbole du mal, il suggère alors l'incitation de la femme au péché. Ainsi, l'image du plaisir est associée au danger. Conclusion Comme dans d'autres poèmes du même recueil, La Chevelure par exemple, le corps de la femme sert de prétexte à l'évasion. [...]
[...] C'est comme si l'union des amants s'affichait dans le texte, rappelant la passion dévorante de l'auteur. Magnifiée et idéalisée par ce poème, plus que la volupté, Baudelaire voit dans cette femme une source d'évasion par l'exotisme et le plaisir esthétique. L'éloge de Jeanne Duval Une déclaration d'amour Le registre lyrique de ce poème est très clair, mettant en évidence une véritable déclaration d'amour : - les pronoms personnels, sujet (j', vers 1 ; Je, vers 33) et complément (Mon, vers 11 et de la première personne du singulier, rares et désignant le poète, s'adressent à la femme aimée par de nombreuses marques de la deuxième personne du singulier (ton, vers 2 ; ta, vers 5 ; Tes, vers 13 Ce tutoiement révèle l'intimité des deux protagonistes. [...]
[...] - Au bout d'un bâton (vers évident symbole phallique, souligne le désir du poète, marqué par son érection. - Se balance avec mollesse (vers 23) renvoie à la langueur des ébats amoureux. - Qui roule bord à bord et plonge (vers 27) suggère la pénétration, interprétation renforcée par la paronomase vergues (vers évocatrice de verge - enfin, la dernière strophe consacre l'union des amants, marquée par l'orgasme, rendu par l'exclamation finale avec les images d'Un ciel liquide et des étoiles qui suggèrent l'apothéose du septième ciel ! [...]
[...] II- Un poème érotique Grâce à des références érotiques, Baudelaire va souligner le pouvoir de cette femme. La progression érotique du poème Une union progressive Le poème est marqué par un rapprochement progressif de la femme et de l'auteur au fur et à mesure de sa progression : - vers 1 à 4 Malgré la distance qui sépare le couple, le premier signe de l'érotisme apparaît avec la nudité de la femme, sous-entendue par la peau qui miroite. - vers 17 à 21 La jeune femme se rapproche du poète et sa démarche semble alors très sensuelle : À te voir marcher en cadence. [...]
[...] À te voir marcher en cadence, Belle d'abandon, On dirait un serpent qui danse 20 Au bout d'un bâton, Sous le fardeau de ta paresse Ta tête d'enfant Se balance avec la mollesse D'un jeune éléphant Et ton corps se penche et s'allonge Comme un fin vaisseau Qui roule bord sur bord, et plonge Ses vergues dans l'eau. Comme un flot grossi par la fonte 30 Des glaciers grondants, Quand ta salive exquise monte Au bord de tes dents, Je crois boire un vin Bohême, Amer et vainqueur Un ciel liquide qui parsème D'étoiles mon cœur ! Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Le Serpent qui danse (XXVI). [...]
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