Baudelaire, Rêve parisien, Tableaux parisiens, Les Fleurs du mal, je, rêve
Appartenant a la section des « Tableaux parisiens » des Fleurs du mal Ie long poème intitule « Rêve parisien » est dédie au peintre Constantin Guys, admire par Baudelaire, qui le qualifiait de « peintre de la vie moderne ». Le poème, compose de deux parties très inégales, est d'abord l'évocation détaillée d'un univers somptueux, entièrement minéral, avec lequel le poète entretient une relation ambiguë, puisqu'il est difficile de dire qu'il s'agit d'une création ou d'un rêve. La seconde partie, réduite a deux strophes, est un retour à une réalité sordide et marquée par un spleen désespérant.
[...] La réalité : elle est présentée en contradiction avec la somptuosité féerique du paysage. Les connotations sont toutes négatives et les termes définissent un univers d'obscurité et de misère : horreur, taudis, soucis, funèbres, ténèbres, triste a 60). On y retrouve obsession du temps (indication de midi, référence à la pendule) et une atmosphère qui renvoie aux plus terribles manifestations du spleen (impression d'ensevelissement et d'étouffement, obscurité, poids du temps). B. La situation de je: L'utilisation du possessif mon dans mon taudis rappelle que cet univers-la est précisément celui du poète. [...]
[...] Pour ce qui est des couleurs on peut remarquer l'or, 1'argent, la lumière, le vert et le rose, l'image du rayonnement, la gloire ou illumination qui entoure un élément pictural d'inspiration sacrée. TR : Composé d'une multitude d'éléments eux mêmes en quantité infinie, le paysage présenté est somptueux, éblouissant, merveilleux et gigantesque. Fait d'une architecture qui dépasse tout ce que peut concevoir l'imagination humaine, il est a l'échelle, hyperbolique, du monde divin, échappant aux limites de l'espace et du temps. On peut alors se demander quelle est son origine et quel est le rôle joue par celui qui peut passer pour son créateur II. [...]
[...] 48) insiste enfin sur une création appartenant en propre à celui qui la présente, la décrit. TR : Rêve ou réalité, la création artistique ici prend une double forme. De ce qui est création de l'imaginaire ou récit d'un rêve fabuleux, je, celui qui parle, raconte, décrit, fait un poème qui se superpose, en le présentant, à ce qui est vu, en le donnant à voir au lecteur. Plus que d'un pouvoir de réminiscence, il s'agit ici d'un pouvoir de création: les mots font simultanément exister une réalité peut-être jusque là rêvée. [...]
[...] On peut noter miracles (v. éblouissantes (v. féeries (v. 37),prodiges (v. 47) accompagnes de mots et d'expressions suggérant l'immensité, 1'absence de limites. On trouve ainsi : infini (v. millions de lieues, confins immenses (v. 31),firmament (v. gouffres (v. éternité (v. 52). Ces différents termes soulignant l'immensité de l'espace et du temps sont confirmés par l'emploi constant du pluriel qui crée des effets de démultiplication. [...]
[...] Les deux 1ers octosyllabes du poème présentent le thème d'ensemble. Il s'agit d'un paysage d'emblée caractérisé comme terrible. Le second vers précise son caractères totalement inédit par la négation forte jamais et la mise en cause des mortels. La précision comporte implicitement l'idée de quelque chose de divin, magique, inaccessible. La lecture de la 1ere partie permet de comprendre ces deux caractéristiques. A. L'idée de miracle, un paysage terrible par son étendue : l'image d'un surgissement miraculeux et inattendu est rendu dans le texte par plusieurs termes. [...]
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