Par une longue phrase de 13 vers, Remords posthume montre la femme dans le tombeau par un enchaînement de propositions temporelles ("Lorsque", vers 1 ; "Et lorsque," vers 3 ; "Quand", vers 5 ; "Durant", vers 11) qui imposent une vision funeste. Conséquence d'une vie présente dissolue ("courtisane imparfaite", vers 12), la prédiction d'avenir fatal débute cependant par un rappel des charmes physiques de la femme et de sa frivolité (...)
[...] Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Remords posthume (XXXII). ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Recueil poétique de Charles Baudelaire (1821-1867), Les Fleurs du Mal fut publié à Paris en 1857. Il donna lieu à un procès en août 1857 pour outrage à la morale religieuse ainsi qu'à la morale publique et aux bonnes mœurs Seule cette dernière persista et le poète fut condamné à 300 francs d'amende et à la suppression de six poèmes (qui seront publiés dans le Parnasse satyrique du 19ème siècle, à Bruxelles, en 1864, avant d'être repris avec d'autres pièces de circonstance dans Les Épaves). [...]
[...] Baudelaire s'est inspiré de plusieurs muses pour écrire certains des poèmes de son recueil : principalement Jeanne Duval (XXII à XXXIX), l'actrice Marie Daubrun (XLIX à LVIII) et la belle Apollonie Sabatier (XL à XLVIII). Ce poème est adressé à Jeanne Duval, la Vénus noire maîtresse qui inspira à Baudelaire amour et haine du fait de son caractère volage. C'est un sonnet écrit au début de leur liaison et qui se situe dans la partie de la section dominée par le thème de la femme sensuelle. [...]
[...] La complicité du tombeau L'explication en est donnée par une incise : (Car le tombeau toujours comprendra le poète), (vers 10). En ouvrant sur l'infini, le tombeau peut toujours comprendre le poète qui en est avide, lui, passionné d'idéal. Ainsi, mon rêve infini (vers fait écho à ma belle ténébreuse (vers 1). Par la suite, le vers 11 (Durant ces grandes nuits d'où le somme est banni) rappelle l'idée avancée dans les quatrains selon laquelle la mort est un bannissement. [...]
[...] Elle permet à Baudelaire d'associer l'horreur physique à l'horreur morale à travers une comparaison qui associe le concret et l'abstrait. Conclusion Remords posthume est un sonnet inspiré de la Pléiade poétique du XVIème siècle et du romantisme. Poésie vengeresse, la femme y fait naître des images d'amour (comme par exemple l'odeur de ton sein chaleureux image même du bonheur dans Parfum exotique) mais aussi de haine et d'angoisse. [...]
[...] La prosopopée De fait, Baudelaire va prêter à la mort des paroles au style direct et sur le mode de la certitude (Te dira) : Que vous sert, courtisane imparfaite, / De n'avoir pas connu ce que pleurent les morts ? (vers 12-13). Le langage y est soutenu, plein de solennité avec une périphrase qui énonce la faute : De n'avoir pas connu ce que pleurent les morts (vers 13). Ainsi, ce que n'a pas connu la courtisane, c'est la vie heureuse des amants infidèles et elle ne connaîtra donc pas cette nostalgie posthume. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture