La production artistique y était déjà considérable au XVIème siècle, mais la peinture a véritablement atteint une grande perfection au siècle suivant, celui qui a vu évoluer Rubens et Rembrandt.
Si Baudelaire fait ces choix, c'est que les deux peintres s'opposent : les oeuvres de Rubens représentent la douceur de vivre et la volupté (L'Adoration des mages ou Allégorie sur les bénédictions de la paix), alors que celles de Rembrandt la douleur de la vie et la souffrance (L'Aveuglement de Samson ou Le sacrifice d'Isaac) (...)
[...] Le point commun entre tous ces artistes est de voir au-delà de la réalité. Véritables fossilisations de leur société d'expression, cela leur permet de dénoncer ce qui se cache derrière les apparences, ce que Baudelaire utilise pour définir le rôle de l'artiste. La souffrance comme source d'inspiration : neuvième quatrain Les deux premiers vers de ce quatrain (Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes, / Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te deum) sont une longue énumération de termes au pluriel établissant une synthèse de toutes les tendances décrites par Baudelaire jusqu'à présent. [...]
[...] Baudelaire souligne ce rôle par la reprise anaphorique en fin de vers d'expressions hyperboliques : par mille sentinelles (vers par mille porte-voix (vers par mille citadelles (vers 39). Ainsi, l'artiste sert de guide et éclaire les hommes, révélant alors le plein sens du titre du poème : c'est un phare ! La justification du rôle de l'artiste : dernier quatrain Dans ce dernier quatrain, l'auteur ne va plus parler seulement des peintres mais va élargir son propos à tous les artistes, ainsi qu'en témoignent les marques de la première personne du pluriel : nous et notre (vers 42). [...]
[...] L'école espagnole : septième quatrain Seul Goya est évoqué (XVIIIème et début XIXème siècle). L'invasion française de l'Espagne en 1808 joua un rôle crucial dans la vie et la production de l'artiste, influençant ce que l'on appelle désormais Les années noires (1808 à 1828). Favorable aux idées libérales apportées par les Français mais blessé dans son patriotisme, Goya hésita en effet pendant un certain temps entre la résistance incarnée par la Junte centrale de Séville et les idées de 1789 portées par le roi Joseph, frère de Napoléon Ier. [...]
[...] Cette œuvre majeure fut lentement mûrie par Baudelaire qui, dès 1840, parle de ses Fleurs singulières Il avait fait plusieurs fois annoncer dans des revues la parution de son recueil sous les titres suivants : les Lesbiennes puis les Limbes. Mais sur le conseil d'un ami, il y renonce. Le titre définitif, trouvaille qui est attribuée au critique littéraire Hippolyte Babou (1824- 1878), repose sur l'oxymore que Charles Baudelaire a tenu à entretenir durant toute sa vie littéraire. En effet, il considère la nature comme laide, par définition et la beauté comme artificielle. [...]
[...] - Puget Il n'ouvre pas le quatrain, contrairement à tous les autres artistes. En le nommant seulement dans le dernier vers, l'auteur rappelle que sa peinture a été relativement délaissée jusqu'au début du XXème siècle, ayant eu ensuite la réputation d'inégalité dans la qualité de ses œuvres et d'une trop grande variété de procédés, témoignant une hésitation persistante. De fait, sa production a été limitée, faisant ressortir le mal, la brutalité et la violence, notamment avec David tenant la tête de Goliath. [...]
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