Cette quête voit l'intervention de deux entités, le poète ("Dis-moi", vers 1 et 5 ; "Emporte-moi" et "enlève-moi", vers 11 et 15) et une femme nommée "Agathe" (vers 1, 5 et 13). L'intimité de ces deux personnages est suggérée par le tutoiement ("ton coeur", vers 1 et 5), les impératifs des apostrophes du poète et leur aspiration commune à autre chose ("Loin du noir océan", vers 2 ; "Loin ! loin !", vers 12), consolidée par le pronom possessif de la première personne du pluriel ("nos labeurs", vers 6 ; "nos pleurs", vers 12) (...)
[...] Le corps étant un signe du temps, cette immatérialité indique une distance par rapport à celui-ci. - et n'exister que pour éliminer l'idée paradoxale de solitude au Paradis, idée caractéristique du Spleen En effet, la présence de cette interlocutrice assure l'unité de cette première partie du poème et rompt la solitude avec la proximité marquée par la syntaxe (Dis-moi De plus, l'apostrophe initiale (vers est élégiaque : elle ouvre un faux dialogue qui souligne affinités et ressemblances, avec le dégoût du monde (témoigné par l'antéposition des adjectifs noir et immonde, vers et l'aspiration à la pureté. [...]
[...] Le titre définitif, trouvaille qui est attribuée au critique littéraire Hippolyte Babou (1824- 1878), repose sur l'oxymore que Charles Baudelaire a tenu à entretenir durant toute sa vie littéraire. En effet, il considère la nature comme laide, par définition et la beauté comme artificielle. Mœsta et Errabunda fait partie de la première des six sections, intitulée Spleen et Idéal, qui constitue une sorte de forme d'exposition au recueil Les Fleurs du Mal : c'est le constat du monde réel tel que le perçoit le poète. [...]
[...] Les deux mouvements - La recherche d'un Paradis qui se dérobe : trois premières strophes Cette quête voit l'intervention de deux entités, le poète (Dis-moi, vers 1 et 5 ; Emporte-moi et enlève-moi, vers 11 et 15) et une femme nommée Agathe (vers et 13). L'intimité de ces deux personnages est suggérée par le tutoiement (ton cœur, vers 1 et les impératifs des apostrophes du poète et leur aspiration commune à autre chose (Loin du noir océan, vers 2 ; Loin ! loin vers consolidée par le pronom possessif de la première personne du pluriel (nos labeurs, vers 6 ; nos pleurs, vers 12). [...]
[...] L'échec de la tentative L'échec, suggéré par la reprise anaphorique en tête et en fin de quatrième strophe (Comme vous êtes loin, paradis parfumé), va être accentué par les deux dernières car la question clôturant le premier mouvement reste sans réponse. La conjonction Mais (vers 21) s'oppose implicitement à toute espérance. Les généralisations (soutenues par l'article le et les indéfinis des, de) et le champ lexical de l'amour (amours, vers 21 et 25 ; baisers, vers 22 ; plaisirs, vers 26 et 30) donnent d'abord une image abstraite du paradis avant que l'évocation d'un espace champêtre très conventionnel (vers 21 à 25) ne matérialise ces idées de bonheur et de volupté (vers 19) irrémédiablement perdues. [...]
[...] enlève-moi, frégate ! Loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs ! Est-il vrai que parfois le triste cœur d'Agathe Dise : Loin des remords, des crimes, des douleurs Emporte-moi, wagon ! enlève-moi, frégate ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture