Analyse linéaire du poème Les fenêtres de Baudelaire. A partir du XIXème siècle, le vers mesuré et la rime ne constituent plus des critères essentiels de l'écriture poétique. Ainsi, nombre de poètes se libèrent des contraintes formelles de la poésie traditionnelle et composent des poèmes en prose.
[...] Le poème en prose d'étude est Les Fenêtres qui est le trente cinquième poème du recueil. Il présente sous une forme simple un des éléments essentiels à la poétique baudelairienne. C'est à partir de cette expérience quasi anecdotique, à savoir l'observation d'une vieille femme derrière sa fenêtre, que le poète dans un mouvement d'identification se tourne vers les autres. Comment dans ce poème, en répondant à une étrange recherche de simplicité, Baudelaire parvient à rendre compte de son travail de poète ? [...]
[...] Une fenêtre éclairée d'une chandelle 3-4 rappelle en fait ici l'image du poète travaillant à sa fenêtre. C'est un clin d'œil à Baudelaire lui-même qui on sait, à beaucoup écrit et notamment ses Petits poèmes en prose devant sa fenêtre éclairée à la chandelle Phrase 3 Cette troisième phrase est aussi marquée par l'opposition entre l'intérieur et l'extérieur. L'antithèse entre ce qu'on peut voir au soleil l et ce qui se passe derrière une vitre l.4-5 renforce la fermeté de la composition qui se veut toujours en tension. [...]
[...] Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie. Par delà des vagues de toits, j'aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j'ai refait l'histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant. Si c'eût été un pauvre vieux homme, j'aurais refait la sienne tout aussi aisément. [...]
[...] Ces trois premières phrases ont une structure identique et se terminent par des expressions clés qui renvoient toutes au titre et qui sont placées stratégiquement c'est-à-dire en fin de phrase : une fenêtre fermée l.2, une fenêtre éclairée d'une chandelle l.3-4, une vitre l.5. On peut penser que ces expressions ont pour rôle de corriger nos opinions reçues. Nous croyons qu'il ne se passe jamais rien quand on regarde dehors avec une vitre fermée. Or nous dit le poète c'est là que tout se passe. [...]
[...] Dans cette première phrase, ce sont les thèmes du regard regarde l. 1et voit l. et de l'opposition intérieure/extérieure qui dominent. L'opposition intérieure/extérieure est marquée par l'antithèse fenêtre ouverte l.1/ fenêtre fermée l.2, mis respectivement en valeur à la pause c'est-à-dire à la virgule et en fin de phrase, mais aussi par l'opposition entre l'affirmation du premier mouvement de la phrase celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte l.1) et de la négation qui caractérise le second mouvement ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée l.1-2). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture