Chez Baudelaire, l'amour revêt deux formes : spiritualisé, il permet d'échapper au Spleen et d'atteindre l'Idéal ; sensuel, en revanche, il conduit souvent à la passion et aux amertumes qui l'accompagnent. Loin d'apporter la paix, cet amour peut devenir synonyme de tourment et même de mort. La femme qui en est le vecteur est alors vue comme un être maléfique (...)
[...] Baudelaire ménage ici le suspense et la clausule de son texte permet de former une boucle sur le sentiment paradoxal de celui qui s'exprime : on sait qu'il hait mais on apprend surtout à la fin du poème que cette haine procède d'un amour trop fort. Une passion amoureuse En effet, aussi étonnant que cela puisse paraître, le poème est en fait une déclaration d'amour paradoxale. Baudelaire renoue ici avec le sens philosophique de la passion : la passion est dépendance, désir jamais assouvi. V.7 à 11 série de comparaisons qui visent à illustrer profondément le sentiment de dépendance qui relie l'homme à la femme. [...]
[...] CONCLUSION : Baudelaire traduit le pathétique d'un désespoir amoureux sous une forme originale, un poème très sombre qui ménage son suspense jusqu'à la dernière strophe. D'une part, il expose un éloge paradoxal de la femme aimée et, d'autre part, il offre une vision fantastique des sentiments de l'amant. [...]
[...] Transition : Comme le veut le sens étymologique, la passion est souffrance (du latin patior »qui a donné pâtir en français moderne = souffrir, supporter ; la forme passive du verbe latin indique d'ailleurs l'état de dépendance du sujet). Ainsi, cette passion mène l'homme au désespoir, un désespoir vécu ici comme un enfer. II- UNE DESCENTE AUX ENFERS Le poème, particulièrement sombre, semble s'inspirer de l'esthétique gothique des écrivains britanniques du XIX ème siècle. Baudelaire semble magnifier la douleur du personnage masculin pour créer une atmosphère infernale qui dépasse le lyrisme amoureux traditionnel. [...]
[...] le poison et le glaive M'ont pris en dédain et m'ont dit: "Tu n'es pas digne qu'on t'enlève A ton esclavage maudit," "Imbécile! de son empire Si nos efforts te délivraient, Tes baisers ressusciteraient Le cadavre de ton vampire!" Baudelaire, Les Fleurs du Mal Commentaire : INTRODUCTION : Chez Baudelaire, l'amour revêt deux formes : spiritualisé, il permet d'échapper au Spleen et d'atteindre l'Idéal; sensuel, en revanche, il conduit souvent à la passion et aux amertumes qui l'accompagnent. Loin d'apporter la paix, cet amour peut devenir synonyme de tourment et même de mort. [...]
[...] désespoir : le texte met en scène la souffrance d'un homme qui ne trouve aucun remède à son mal. Le poème se clôt de façon cynique sur une boucle une impasse qui ramène le personnage au point de départ avec le verbe ressusciter déréliction : l'homme est totalement abandonné, même ses 2 recours potentiels se détournent de lui : le poison et le glaive m'ont pris en dédain et m'ont dit . Registre fantastique une femme-vampire : Baudelaire choisit de comparer la femme à une créature diabolique pour incarner son emprise (cf le verbe vampiriser en français moderne) Elle apparaît comme démoniaque : forte comme un troupeau de démons capable d'être ressusciter : v.23. [...]
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