Baudelaire, "Les Fleurs du Mal", "L'hymne à la beauté"
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Le Poème <em>L'hymne à la beauté</em> fait partie de la section "Spleen et idéal" des <em>Fleurs du Mal</em> dans laquelle Baudelaire veut définir ce qu'est le beau et quelle est sa conception. Elle est présentée dans un premier temps sous un visage contradictoire et ambigu.
Sommaire
Lecture du Texte
I) Nature et origine de la beauté
A. Cerner l'origine de la beauté B. Origine paradoxale de la nature C. Une esthétique nouvelle
II) Un hymne à la beauté
A. Le pouvoir de fascination B. Le rôle de la beauté C. Une célébration
III) Une fleur du mal
A. La domination B. L'insensibilité de la beauté C. La fascination pour le moral
Conclusion
Poème analysé
Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme, Ô Beauté ? ton regard infernal et divin, Verse confusément le bienfait et le crime, Et l'on peut pour cela te comparer au vin.
Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore; Tu répands des parfums comme un soir orageux; Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.
Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ? Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien; Tu sèmes au hasard la joie et les désastres, Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.
Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques; De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant, Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques, Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.
L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle, Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau ! L'amoureux pantelant incliné sur sa belle A l'air d'un moribond caressant son tombeau.
Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe, Ô Beauté, monstre énorme, effrayant, ingénu! Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?
De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène, Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours, Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! - L'univers moins hideux et les instants moins lourds.
Lecture du Texte
I) Nature et origine de la beauté
A. Cerner l'origine de la beauté B. Origine paradoxale de la nature C. Une esthétique nouvelle
II) Un hymne à la beauté
A. Le pouvoir de fascination B. Le rôle de la beauté C. Une célébration
III) Une fleur du mal
A. La domination B. L'insensibilité de la beauté C. La fascination pour le moral
Conclusion
Poème analysé
Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme, Ô Beauté ? ton regard infernal et divin, Verse confusément le bienfait et le crime, Et l'on peut pour cela te comparer au vin.
Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore; Tu répands des parfums comme un soir orageux; Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.
Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ? Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien; Tu sèmes au hasard la joie et les désastres, Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.
Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques; De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant, Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques, Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.
L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle, Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau ! L'amoureux pantelant incliné sur sa belle A l'air d'un moribond caressant son tombeau.
Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe, Ô Beauté, monstre énorme, effrayant, ingénu! Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?
De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène, Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours, Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! - L'univers moins hideux et les instants moins lourds.
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Extraits
[...] Les Fleurs du mal : Hymne à la beauté Charles Baudelaire Introduction : Ce poème est extrait de "Spleen et idéal", la deuxième partie du recueil Les Fleurs du mal. C'est le 21ème texte. Il est composé de 7 quatrains d'alexandrins avec des rimes croisées. Une hymne est un poème à la gloire de Dieu. Le titre annonce divinité de la beauté et le thème du poème est la définition de l'esthétique. Lecture du texte : Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme, Ô Beauté ? [...]
[...] Antithèse dans le vers qui domine le destin associé au chien. Comparaison dévalorisante. Le rôle de la beauté. V23/24 : la beauté permet d'échapper à la finitude humaine. Ouvre la porte de l'infini à l'Homme. V28 : Rend l'univers moins hideux. Efface en partie la laideur du monde, du quotidien. Rend les instants moins lourds. Le temps est associé à la pesanteur car c'est associé à la mort, à la conscience du temps qui passe. Permet d'oublier le fait qu'on est mortel. [...]
[...] Beauté féminine associée à la danse (v16 ‘'danse amoureusement''. ) car la danse est préfiguration u métaphore de l'acte sexuel. III/a) La domination La beauté soumet tout être à sa domination (cf v10 C'est une soumission dégradante comme un chien V17/18 : l'éphémère bénit son heureux. Plaisir de la mort. Conception sadomasochiste. V19/20 : association de 2 champs lexicaux : l'amour et la mort. L'insensibilité de la beauté. Totalement différente au sort des hommes. V12 ‘'Tu ne réponds de rien'' = refuser d'affronter les conséquences de ses actes. [...]
[...] Baudelaire expérimente les paradis artificiels. L'horreur est un moyen de fuir la banalité du monde. Un des moyens réservé à une petite élite. Le poète est prêt à s'allier avec le diable pour fuir la vie quotidienne. Poème Blasphématoire (=offense faite à Dieu). Met dieu et Satan sur le même pied. Il n'y a pas de différences entre eux. Lucifer est l'archange le plus proche de Dieu. Conclusion : - Rappel du Plan - Ouverture Ce poème propose une esthétique aux antipodes de l'esthétique parnassienne qui est développée dans le sonnet la Beauté. [...]
[...] Quand il l'a décrit dit qu'elle a une double nature. ‘'infernal et divin'' vers 2 Bien et mal indissociable (cf le chiasme sémantique). Une esthétique nouvelle. Dans la beauté, la beauté est du coté de Dieu, de l'idéal. Dans une charogne, la beauté est associée à l'ignoble, au vulgaire. La beauté fondée sur l'ordre, l'harmonie, la symétrie. Modèle mathématique de la beauté associé à la clarté. Ici, au contraire on trouve des valeurs qui s'opposent à cette conception parnassienne. A l'ordre logique s'oppose le hasard c'est-à-dire le caprice. [...]
