Le poème en prose inventé par Aloysius Bertrans dans Gaspard de la nuit en 1842 ouvre à la poésie un champ d'exploration nouveau. Baudelaire ne s'y trompe pas et se lance dans l'aventure entre 1855 et 1864, publiant dans les journaux ce qui deviendra à titre posthume le Spleen de Paris (ou Petits poèmes en prose) publié en 1869.
Dans la lettre à son éditeur Arsène Houssaye qui sert de préface, Baudelaire explique que la prose est la plus apte à traduire la sensibilité de la vie moderne, surtout pour celle de la ville, qui devient ainsi l'un des thèmes de prédilection du poème en prose (...)
[...] Dans la lettre à son éditeur Arsène Houssaye qui sert de préface, Baudelaire explique que la prose est la plus apte à traduire la sensibilité de la vie moderne, surtout pour celle de la ville, qui devient ainsi l'un des thèmes de prédilection du poème en prose. Pourtant, dans un hémisphère dans une chevelure le poète semble vouloir échapper au contraire à cette ville et à cette réalité qui l'oppressent. Il nous propose en effet un voyage imaginaire et sensuel permis par l'intimité avec une femme et sa chevelure. Nous suivrons d'abord les mécanismes de la suggestion sensuelle puis nous tenterons de comprendre l'idéal baudelairien à travers le voyage imaginaire. [...]
[...] Un voyage immobile (imaginaire) idéalisé Ce voyage est donc bien imaginaire. Une fois de plus chez Baudelaire, ce sont les synesthésies qui créent la vision : les sens en synergie, parfois un sens dominant les autres (souvent l'odorat), permettent d'accéder à un air supérieur ou comme ici à des contrées lointaines, imaginaires et idéalisées. On le voit, le poème en prose, par la variété des images, par ses effets suggestifs mérite son intégration aux genres poétiques tandis que la prose permet une liberté nouvelle que beaucoup trouveront moderne au XIX° siècle. [...]
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