Paul Valéry a dit "Avec Baudelaire, la poésie française sort enfin des frontières de la nation. Elle se fait lire dans le monde; elle s'impose comme la poésie même de la modernité; elle engendre l'imitation, elle féconde même de nombreux esprits." Ce poème, intitulé Harmonie du Soir, tiré du recueil Les Fleurs du mal et figurant dans la première section, intitulée Spleen et Idéal, témoigne lui aussi du génie de Baudelaire.
En effet, alors que le titre même suggère une atmosphère langoureuse, Baudelaire évoque en réalité ici la fin de sa liaison avec Mme Sabatier. C'est donc un poème qui traite d'un sujet classique : celui du chagrin d'amour. Malgré ce thème ordinaire et triste, Baudelaire nous fait entrer dans une valse poétique et spirituelle. Nous nous demanderons justement comment le poète oscille entre Spleen et Sublimation.
Afin de répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps de quelle façon le poète met en valeur sa souffrance. Puis, nous étudierons comment malgré la mélancolie et la tristesse du poème, Baudelaire arrive à sublimer celui-ci. Enfin, nous analyserons l'extase mystique qui ressort de ce texte.
[...] Nous assistons à la résurrection de la personne au dernier vers Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir ! L'être aimé semble ainsi se ressusciter par le biais du souvenir. Nous remarquerons par ailleurs que la forme du pantoum permet d'autant plus de fixer ce souvenir sans en altérer ni la dynamique, ni la vie interne ni même la puissance vivifiante. Ainsi retrouve-t-on le retour des mêmes vers et sonorités qui créent une mémoire chez le lecteur. Par la poésie, l'amour échappe alors au temps, et sa fugacité devient objet de délectation infinie. [...]
[...] Baudelaire, Les Fleurs du mal: "Harmonie du soir" Voici venir les temps où vibrant sur sa tige Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ; Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ; Valse mélancolique et langoureux vertige ! Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ; Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ; Valse mélancolique et langoureux vertige ! Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir. Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige, Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir ! [...]
[...] Nous pouvons ainsi dire que de la souffrance du poète naît une harmonie se dégageant du poème. b-Elle est sublimée par le souvenir sensuel . Baudelaire semble s'emparer de tous les sens et de toutes les dynamiques sublimant ainsi sa douleur par une certaine sensualité. L'atmosphère du poème orchestre un ballet d'impressions. Pratiquement tous les sens sont appelés : l'ouïe, l'odorat et la vue. Les sens Ainsi Baudelaire témoigne-t-il d'une expérience synesthésique, associant à la fois l'ouïe et l'odorat, à travers la mention des sons et des parfums. [...]
[...] Nous remarquerons enfin que le mot cœur revient trois fois dans le poème. Un chagrin d'amour : Le sujet même du poème est classique. Il s'agit en effet d'un chagrin d'amour. C'est un chagrin qui par ailleurs est sourd : il n'est ainsi nommé qu'à la fin du poème où l'on évoque le passé lumineux (v14) puis le souvenir (v16). Nous noterons de même que l'évocation de ce souvenir est faite à la façon d'un peintre impressionniste. Rien n'est dit clairement, seuls quelques éléments nous sont donnés. [...]
[...] Malgré ce thème ordinaire et triste, Baudelaire nous fait entrer dans une valse poétique et spirituelle. Nous nous demanderons justement comment le poète oscille entre Spleen et Sublimation. Afin de répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps de quelle façon le poète met en valeur sa souffrance. Puis, nous étudierons comment malgré la mélancolie et la tristesse du poème, Baudelaire arrive à sublimer celui-ci. Enfin, nous analyserons l'extase mystique qui ressort de ce texte. La souffrance du poète le souvenir amoureux Un amour nostalgique Ce poème met en relief le souvenir d'un amour passé. [...]
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